À deux mois de l'échéance des conventions collectives dans le secteur industriel et commercial de l'industrie de la construction, les négociations ont finalement repris et quelques dates de rencontres sont prévues au calendrier.

L'an dernier, deux secteurs de l'industrie de la construction étaient parvenus à conclure une entente en vue du renouvellement de leurs conventions collectives respectives, à savoir le secteur résidentiel et celui du génie civil et voirie.

Le contexte était toutefois tendu et les chantiers avaient même été paralysés par une grève d'une dizaine de jours.

Toutefois, l'important secteur institutionnel, commercial et industriel, qui compte environ 80 000 travailleurs, n'avait pu conclure d'entente avec la partie patronale. Le gouvernement péquiste avait donc prolongé les conventions collectives de ce secteur pour un an, soit jusqu'au 30 juin prochain, afin de laisser plus de temps aux parties pour s'entendre.

Les négociations entre l'Alliance syndicale, qui regroupe les cinq organisations syndicales de la construction, et l'Association de la construction du Québec, qui est l'association patronale pour ce secteur, ont toutefois été longues à démarrer.

Les discussions ont fini par reprendre, mais du côté syndical, on reste très prudent. En entrevue, le directeur général de la FTQ-Construction et porte-parole de l'Alliance syndicale, Yves Ouellet, n'osait même pas se réjouir du fait que les parties négocient toujours.

«Bien, il y a une négo, c'est ce qu'on voulait, a-t-il dit. On leur a dit qu'on était prêt à négocier. Maintenant, ça dépend sur quelles bases. On s'entend que l'année passée, on a été 13 jours en grève, ce n'était pas pour rien. Il y avait des demandes assez précises que nos travailleurs n'acceptaient pas; un an après, ils ne les accepteront pas plus.»

De son côté, l'Association de la construction du Québec parle d'une «certaine reprise de la négociation prévue», dans son dernier bulletin de négociation.

L'ACQ vient d'annoncer une série d'assemblées générales d'information pour ses membres dans les régions du Québec, à commencer par Trois-Rivières le 5 mai et d'autres tout au long du mois de mai.

L'association patronale demande notamment d'«actualiser l'organisation du travail» et de modifier les conventions «pour améliorer la productivité et rendre la facture plus justifiable» pour les clients.

Par ailleurs, la suggestion des cinq organisations syndicales de tenir des états généraux sur l'industrie de la construction, qui avait été reçue froidement par les associations patronales, tient toujours, a fait savoir M. Ouellet. Le dirigeant syndical fait valoir que ce n'est pas aux parties patronales que la demande avait été adressée, mais bien au gouvernement du Québec. Et il réitère sa demande. «J'espère que ça va être fait», a-t-il dit.

Le 4 mars dernier, les cinq organisations syndicales - la FTQ-Construction, le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (international), la CSD-Construction, la CSN-Construction et le Syndicat de la construction du Québec - avaient soumis cette idée qui permettrait d'aborder différents sujets, comme la planification des chantiers, la productivité, l'organisation du travail, le travail au noir et la mobilité interrégionale.