Si le Québec veut développer ses ressources en hydrocarbures, il peut compter sur l'aide du nouveau ministre fédéral des Ressources naturelles.

«Le Québec pourrait devenir un exportateur net de toutes les formes d'énergie, a soutenu hier Greg Rickford, et s'il le veut, nous allons l'aider.»

Le nouveau gouvernement du Québec n'a pas encore de ministre responsable des ressources, mais dès sa nomination, il pourra compter sur Greg Rickford. «Je m'empresserai de lui tendre la main pour qu'on travaille ensemble au développement de nos ressources naturelles», a-t-il dit.

M. Rickford était l'invité du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM) et, pour sa première visite officielle au Québec, il a été accueilli par une foule bruyante d'opposants au pétrole bitumineux et aux projets de pipelines qui doivent l'acheminer vers les marchés de l'est du pays.

Greg Rickford, 46 ans, est député d'une circonscription du nord de l'Ontario. Il a remplacé Joe Oliver au poste de ministre des Ressources naturelles, mais il a gardé le même discours. «Le Canada est déjà une superpuissance du monde de l'énergie, mais il peut faire mieux», a-t-il plaidé devant son auditoire.

Golfe du Saint-Laurent

Le ministre a dit espérer pouvoir mettre en vigueur l'entente conclue en 2011 avec le gouvernement du Québec sur la gestion conjointe des hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent. Le gisement Old Harry, au large des Îles-de-la-Madeleine, est une des cibles d'exploration qui intéressaient le gouvernement précédent.

Le ministre Greg Rickford n'est pas d'accord avec ceux qui affirment que le projet de pipeline Énergie-Est n'aura aucune retombée économique au Québec, puisque le pétrole qu'il transportera sera destiné aux marchés d'exportation. Énergie-Est, comme le renversement de la Ligne 9 d'Enbridge, profitera aux Québécois, selon lui.

«Nous, nous disons que c'est une occasion pour le Québec, mais pas aux dépens de la sécurité et de l'environnement.»

Pipelines plus sûrs

Il a répété que les pipelines sont le moyen le plus sûr de transporter des hydrocarbures, parce que 99,99% du pétrole arrive à destination.

L'ancien ambassadeur du Canada à Washington Raymond Chrétien, qui est aussi président du conseil du CORIM, estime lui aussi que le pétrole canadien doit absolument être acheminé dans l'est du pays.

«La côte Ouest [Northern Gateway] nous est fermée, et la route vers le sud [Keystone XL] n'est pas très claire. Il restait un débouché naturel vers l'est du pays», a-t-il dit.