Investissement Québec (IQ) aimerait accroître sa présence à l'étranger, mais cette volonté ne se traduira pas nécessairement par une augmentation du nombre de ses bureaux dans d'autres pays, selon son président-directeur général, Mario Albert.

En marge d'une allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, mardi, M. Albert a rappelé que les zones de dynamisme dans le monde varient, ce qui pourrait inciter IQ à repenser le déploiement de ses 12 bureaux actuellement répartis aux États-Unis, en Europe ainsi qu'en Asie.

M. Albert a rappelé qu'Investissement Québec ne possédait pas de bureaux en Amérique du Sud ainsi qu'en Afrique, deux marchés qui pourraient s'avérer intéressants pour certaines entreprises québécoises.

«Si nous voulons aider nos entreprises à aller vers l'étranger, ça peut être intéressant de penser d'ouvrir des bureaux dans ces continents, a-t-il souligné. L'objectif, c'est de cibler les zones dans le monde où l'attraction d'investissement est la meilleure.»

Le PDG d'IQ ne croit pas qu'il pourrait y avoir moins que 12 bureaux, ajoutant que certains pourraient toutefois être déplacés vers des zones jugées «plus rentables».

«Dans un pays donné, il peut arriver qu'une situation change, a observé M. Albert. Nous cherchons à être efficaces avec nos ressources limitées.»

Tout en affirmant qu'il serait prématuré pour le bras financier du gouvernement du Québec de fermer des bureaux, M. Albert a reconnu que la performance de certains était en deçà de ses attentes.

«Il y en a, mais je ne vous dirai pas lesquels, a laissé tomber le PDG d'IQ. Nous regardons la disposition de nos bureaux. Toutes les options sont sur la table.»

Si le bras financier du gouvernement devait déplacer un de ses bureaux, M. Albert estime qu'il serait néanmoins possible de continuer à couvrir la zone concernée à même les ressources disponibles au sein d'IQ.

«Ça peut être d'en fermer (des bureaux) pour ensuite couvrir la zone de façon différente avec du personnel d'autres bureaux ou à partir de Montréal», a-t-il dit.

Il a assuré que peu importe les décisions, il n'y aura pas de pertes d'emplois. «Nous allons déplacer les gens (concernés) vers des zones qui sont plus rentables», a souligné M. Albert.

Il a fait ces commentaires après son allocution sur les moyens qu'Investissement Québec compte mettre de l'avant afin de stimuler l'investissement et les entreprises au Québec ainsi qu'à Montréal.

Au cours de son allocution, il a notamment présenté six orientations que souhaitait prendre IQ au cours des prochaines années.

Dans la plupart des cas, il s'agit de mesures déjà présentées la semaine dernière dans le budget du ministre des Finances, Nicolas Marceau, dont celles visant à stimuler l'exploration minière malgré la morosité qui plane actuellement sur ce secteur.

Toutefois, M. Albert a indiqué qu'Investissement Québec voulait offrir davantage aux petites entreprises de moins de 100 employés, qui représentent, selon lui, 98% des compagnies au Québec.

«Nous visons des investissements de capital-actions de 2 à 5 milliards $, a-t-il expliqué au cours de son allocution. Ce genre d'intervention, c'est souvent la solution pour aider une petite entreprise à progresser.»

Le PDG d'Investissement Québec a rappelé aux journalistes que l'ancienne Société générale de financement, qui a fusionné avec IQ, avait un mandat davantage dirigé vers les plus grosses entreprises.

«Au cours des dernières années, nous n'avons pas été là autant que souhaité, a affirmé M. Albert. Le défi, pour les petites entreprises, c'est de les aider à grandir et progresser.»

Selon lui, cette initiative d'IQ viendra bonifier le programme des «gazelles» du gouvernement Marois, qui vise à accompagner 300 petites entreprises à potentiel élevé au cours des trois prochaines années.

M. Albert a souligné qu'à sa première année, ce nouveau créneau d'IQ pourrait aider de 10 à 15 entreprises.