SNC-Lavalin (T.SNC) embauche un nouveau chef de la conformité, mais conserve les services de son prédécesseur qui a été chargé de changer les pratiques de la société montréalaise en matière d'éthique, de gouvernance et de conformité.

David Wilkins, qui se joindra à la firme d'ingénierie le 1er mars prochain, remplacera Andreas Pohlman, qui passera à un rôle-conseil axé sur les démarches de conformité avec la Banque mondiale.

Depuis 2008, M. Wilkins dirigeait le service de l'éthique et de la conformité chez Dow Chemical, une firme qui emploie près de 53 000 personnes à l'échelle mondiale.

Après une période de transition, ce dernier succédera officiellement à M. Pohlmann, embauché il y a à peine plus d'un an par SNC-Lavalin.

«Les employés de SNC-Lavalin ont montré au monde entier qu'ils avaient tourné la page, a souligné M. Wilkins. Je veux aider cette entreprise à développer son potentiel.»

SNC-Lavalin n'a cependant pas indiqué quel serait le rôle exact de M. Pohlmann en ce qui a trait au dossier de la Banque mondiale, qui, l'an dernier, avait radié l'entreprise ainsi qu'une centaine de ses filiales de tous ses appels d'offres liés à des projets qu'elle finançait.

Cette décision découlait de l'enquête sur des allégations de malversations visant la firme d'ingénierie pour l'octroi d'un contrat de 50 millions de dollars au Bangladesh.

«M. Pohlmann continuera notamment d'entretenir la relation avec la Banque mondiale concernant leurs attentes envers SNC-Lavalin en matière d'éthique et de conformité», a indiqué par courriel une porte-parole, Lilly Nguyen.

Il n'a pas été possible de savoir si la Banque mondiale pourrait réhabiliter la firme d'ingénierie québécoise plus tôt que prévu.

«Nous ne pouvons pas spéculer sur la voie que pourrait privilégier la Banque mondiale, a souligné la porte-parole. Nous avons signé un accord de règlement avec la Banque il y a presqu'un an et nous continuons de faire nos devoirs».

M. Wilkins relèvera directement du président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Robert Card, dont le plus grand défi, depuis son arrivée, en 2012, a été de redorer le blason de la firme d'ingénierie.

«En nous adjoignant des personnes d'un tel calibre, nous nous rapprochons encore plus de notre objectif: devenir un modèle d'excellence en matière d'éthique et de conformité dans notre secteur», a souligné M. Card, par voie de communiqué.

L'annonce de ce changement de garde au sein de la conformité chez SNC-Lavalin survient moins d'un mois après que l'entreprise eut reçu le feu vert de l'Autorité des marchés financiers (AMF) afin de miser sur des contrats publics au Québec.

L'AMF avait enquêté pendant plusieurs mois avant de rendre sa décision puisque la réputation de la société était minée par diverses allégations entourant des histoires de corruption et de fraude.

L'action de SNC a pris lundi 1,16 $ à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 48,48 $.