Le gouvernement du Québec va créer trois autres grappes dans le cadre de sa politique industrielle. L'objectif est de freiner le déclin du secteur secondaire de l'économie, où se concentrent 88% des exportations du Québec et 52% des dépenses en recherche et développement.

«On va créer trois nouvelles grappes industrielles, et peut-être même une quatrième après avoir entendu les arguments de la REAI [Regroupement des équipementiers en automatisation industrielle]. Les trois nouvelles grappes seront en mode, en design industriel et en électricité», a annoncé la ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec, Élaine Zakaïb.

La ministre prenait la parole au terme du forum stratégique sur le secteur manufacturier organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, qui s'est tenu au Palais des congrès hier.

Un groupe de travail coprésidé par Anna Martini, présidente du Groupe Dynamite, et Elliot Lifson, vice-président de Vêtements Peerless, a d'ailleurs recommandé au gouvernement la création d'une grappe industrielle de la mode en avril 2013.

«Pour ce qui est de l'automatisation industrielle, la création d'une grappe sera le premier pas pour combler le retard de 15 ans que connaît le Québec dans le domaine des robots industriels par rapport aux pays les plus avancés comme le Japon et l'Allemagne», explique le directeur général du REAI, Serge Bouchard, qui ne cesse de documenter la question depuis deux ans et demi.

L'Allemagne compte 150 000 robots, alors que le REAI estime à moins de 15 000 le nombre de robots industriels au Canada.

L'idée des grappes industrielles au Québec remonte au 2 décembre 1991, au lancement de la stratégie de développement industriel du ministre de l'Industrie d'alors, Gérald Tremblay.

Ces structures ont pour objet de mobiliser les acteurs pour faciliter la mise de l'avant d'investissements émanant d'entreprises ici ou de l'international. Par les interactions entre les entreprises, les grappes stimulent à la fois l'entrepreneuriat, l'innovation et la productivité.

Cartographie des chaînes d'approvisionnement

Mme Zakaïb est aussi revenue sur l'identification de «gazelles», des PME déjà solides et qui sont susceptibles de connaître une forte expansion au cours des prochaines années. Elle dévoilera les détails du programme lundi à la Caisse de dépôt et placement du Québec.

La ministre a également souligné que chacune des régions du Québec établira un plan régional d'interventions en entreprise. Les régions procéderont en outre à la cartographie des chaînes d'approvisionnement pour chacun de leurs créneaux industriels de spécialisation. Le but est d'identifier les entreprises québécoises et étrangères qui pourront renforcer les maillons faibles des diverses chaînes d'approvisionnement.

Nombre de robots industriels :

> Allemagne: 150 000

> France: 34 500

> Canada: moins de 15 000

> Québec: moins de 4000

Source: REAI