D'autres rencontres de médiation sont prévues ce mois-ci entre les producteurs indépendants de télévision et de films ainsi que l'alliance syndicale qui représente les techniciens pigistes dans ce secteur. Le ton des discussions est cordial, mais les parties sont loin d'une entente.

À la fin du mois de novembre dernier, les membres de l'Alliance québécoise des techniciens de l'image et du son (AQTIS) avaient voté en faveur du recours à des moyens de pression au moment jugé opportun, parce qu'ils étaient insatisfaits du déroulement des négociations en vue de renouveler leurs conventions collectives.

Malgré ce mandat, les techniciens de l'AQTIS n'ont pas eu recours jusqu'ici à des moyens de pression lourds, se limitant à porter des macarons et un foulard bleu, a confirmé en entrevue Charles Paradis, directeur des relations de travail et porte-parole syndical à la table de négociation. «On n'a pas perturbé les productions, mais les techniciens s'affichent», a-t-il résumé mercredi.

L'AQTIS représente 4500 artisans à la pige qui oeuvrent dans différents métiers de la conception ou de la réalisation de productions audiovisuelles, pour des producteurs indépendants.

Du côté patronal, Claire Samson, présidente-directrice générale de la principale association patronale concernée par cette négociation, l'Association québécoise de la production médiatique, a précisé que des rencontres en présence du médiateur avaient eu lieu avant les Fêtes et que d'autres étaient prévues en janvier.

«Ça devrait avancer assez bien. Moi, en tout cas, je demeure optimiste», a commenté Mme Samson, fondant surtout sa perception favorable sur le fait que les parties discutent encore, malgré le grand nombre de sujets à traiter, et que le ton des discussions était bon.

Mais les parties sont loin d'une entente. La question des salaires n'a pas encore été abordée.

Entre autres, l'AQTIS veut harmoniser les conditions de travail dans le secteur de la télévision et du cinéma. «C'est un scénario qui ne nous convient pas du tout, parce que faire de la télé et faire du cinéma, ce n'est pas la même affaire, ce n'est pas les mêmes horaires de travail, ce n'est pas les mêmes budgets», a objecté Mme Samson.

«C'est extrêmement difficile la négociation», a rapporté M. Paradis. Il confirme que «le ton est cordial», mais que les positions des parties sont «à des années-lumière» l'une de l'autre.

L'Association québécoise de la production médiatique représente près de 150 producteurs indépendants dans les domaines de la télévision, du long métrage et des documentaires.

Les demandes syndicales sont nombreuses, à commencer par les salaires, l'harmonisation des fonctions entre les médias, des «clauses d'évolution» pour les différentes fonctions dues aux changements technologiques, les horaires, les taux d'indemnité journalière, une liste de rappel prioritaire pour les membres et les indemnités lorsqu'une production prévue ne voit finalement pas le jour alors qu'un syndiqué s'était rendu disponible pour l'occasion.