Qui a financé l'étude de la Chambre de commerce sur le retour du baseball à Montréal? Un groupe d'une dizaine de gens d'affaires a payé la moitié de la facture de 400 000$. Parmi eux, l'ancien copropriétaire des Expos, Stephen Bronfman (par l'entremise de sa société d'investissement Claridge), ainsi que RBC Groupe Financier, a appris La Presse Affaires.

Le Groupe CH et la famille Molson ne sont pas au nombre des gens d'affaires qui ont financé l'étude rendue publique il y a une semaine.

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) a payé la moitié de l'étude d'Ernst&Young, mais l'organisme n'a pas divulgué les noms de la dizaine de donateurs ayant acquitté le reste de la facture, à raison d'un montant variant de 10 000 et 30 000$. «Leur intention était d'aider une cause sans se mettre au premier plan», dit Michel Leblanc, président et chef de la direction de la CCMM.

RBC pas actionnaire

Selon nos informations, RBC Groupe Financier et Stephen Bronfman (par l'entremise de Claridge) sont au nombre de la dizaine de gens d'affaires qui ont financé l'étude d'Ernst&Young. RBC Groupe Financier a confirmé cette information, tandis que Claridge n'a pas fait de commentaires hier. La société avait déposé une offre en 2009 pour acheter le Canadien de Montréal, finalement vendu au consortium de la famille Molson. Le Groupe CH a confirmé à La Presse que ni l'entreprise ni son actionnaire majoritaire, la famille Molson, n'a financé l'étude sur le retour du baseball majeur à Montréal.

Le fait d'avoir payé (ou non) une partie de l'étude ne signifie pas qu'une entreprise est intéressée (ou non) à faire partie d'un consortium pour acheter une équipe du baseball majeur.

RBC Groupe Financier a financé l'étude, mais l'institution financière ne sera pas actionnaire de l'équipe, si le projet se concrétise. RBC Groupe Financier trouvait toutefois «important» de contribuer à l'étude, selon Michael Fortier, vice-président du conseil d'administration de RBC Marchés des capitaux. «La communauté des affaires s'est solidarisée [pour réaliser cette étude]. Nous avons une présence importante au Québec et c'est un dossier important pour Montréal», dit l'ex-ministre fédéral, qui ne cache pas être un grand amateur de baseball et qui compte faire profiter les investisseurs intéressés de son expertise en matière de sport professionnel (il a notamment négocié l'entente du Grand Prix du Canada avec Bernie Ecclestone).

Grosse commande pour la Chambre de commerce

Parmi les conglomérats médiatiques habituellement associés à l'industrie du sport, Québecor et Rogers (déjà propriétaire des Blue Jays de Toronto) ont confirmé ne pas avoir financé l'étude de la Chambre de commerce. Bell, qui détient 18% de Groupe CH, n'a pas fait de commentaires à ce sujet. Telus n'a pas comme stratégie d'investir dans des équipes sportives.

Au cours des prochains mois, la Chambre de commerce tentera de réunir un groupe d'investisseurs intéressés à acheter une équipe de baseball, dont le coût est estimé à 525 millions. «Il va falloir qu'on trouve à Montréal, au Québec et au Canada des investisseurs à long terme, dit Michael Fortier. Je ne suis pas certain que la solution soit un très grand consortium comme la dernière fois [avec les Expos]. Il faudrait un groupe d'investisseurs plus petit.»

L'étude d'Ernst&Young conclut à la viabilité d'une équipe de baseball majeur à Montréal, mais à condition qu'un nouveau stade de 500 millions au centre-ville soit financé à 67% par les gouvernements.

«L'étude est encourageante parce qu'elle confirme qu'il y a un intérêt pour le retour du baseball à Montréal. L'analyse financière est aussi rassurante: on peut être propriétaire d'une équipe à Montréal et réussir», dit Michael Fortier, qui estime qu'il est «encore trop tôt» pour déterminer le modèle de financement d'un nouveau stade puisqu'il faut d'abord trouver des investisseurs privés prêts à acheter une équipe.