Si la tendance se maintient, il y aura des hausses additionnelles du taux de cotisation à la Régie des rentes du Québec (RRQ). L'augmentation graduelle prévue jusqu'en 2017 pourrait se poursuivre jusqu'en 2019, selon l'évaluation actuarielle déposée par la RRQ hier.

Présentement, les cotisations s'élèvent à 10,2 % du salaire des 4 millions de travailleurs québécois. Elles sont payées à parts égales entre l'employeur et l'employé. Pour maintenir la RRQ à flot, il est prévu que ce taux augmente de 0,15 % par année pour atteindre 10,8 % en 2017.

Mais la nouvelle évaluation actuarielle vient de relever le taux de cotisation d'équilibre à 11,02 %. À moins d'une amélioration d'ici la prochaine évaluation actuarielle, en 2015, le taux de cotisation devrait donc grimper automatiquement à 10,9 % en 2018, puis à 11,0 % en 2019.

Rendements solides

Afin d'assurer l'équilibre de la RRQ, Québec a instauré en 2011 un mécanisme d'ajustement automatique qui s'appliquera à partir de 2018. Dès que les cotisations seront insuffisantes, le taux sera relevé de 0,1 % par année jusqu'à ce qu'il rattrape le taux d'équilibre.

Les trois dernières années (2010 à 2012) ont pourtant été bénéfiques pour la RRQ. Les rendements de la Caisse de dépôt et placement du Québec ont largement dépassé les attentes (9,1 % contre 6,2 %), et les contributions ont été plus élevées que prévu.

Alors pourquoi faut-il augmenter le taux de cotisation? D'abord, l'espérance de vie a encore augmenté, en particulier chez les mieux nantis qui vivent quatre ans de plus que les plus pauvres. Et puis, les actuaires de la RRQ ont réduit leur hypothèse de rendement de 0,4 %. Ils tablent maintenant sur un rendement de 6,2 % (4,1 % après inflation).

Un tel rendement demeure plus ambitieux que celui avancé dans le rapport D'Amours. Le comité d'experts jugeait qu'un taux de 5 % se rapprochait davantage «de la vérité des coûts». Or, une réduction des attentes de rendement de 1,5 % ferait grimper le taux de cotisation à 11,72 %, révèlent les tests de sensibilité de la RRQ.

Même si les cotisations sont appelées à augmenter, «le régime est rentable pour toutes les générations. C'est un régime qui est là pour durer et qui est très sécuritaire», a insisté l'actuaire en chef de la RRQ, Georges Langis.

Les Québécois qui sont nés depuis les années 70 obtiendront l'équivalent d'un rendement de 4 % sur leurs cotisations (2 % après inflation). Ceux qui sont nés dans les années 40 et 50 ont obtenu un rendement deux ou trois fois plus élevé.

Pour les jeunes aussi

N'empêche, les jeunes ne doivent pas lever le nez sur la RRQ qui verse une rente indexée jusqu'à leur mort, a commenté Daniel Laverdière, directeur principal, planification financière et conseil, chez Banque Nationale Gestion privée 1859. «C'est un bon outil de gestion de la longévité», dit-il.