C'est un véritable phénomène financier parmi les nouveaux entrepreneurs technophiles: recueillir des capitaux de démarrage en passant par des portails dédiés sur l'internet.

Mais pour des régulateurs financiers comme la SEC aux États-Unis et l'AMF au Québec, ce phénomène du «crowdfunding» grandit tellement vite qu'il faudra très bientôt mieux l'encadrer pour réduire le risque d'emballement et de fraude.

Selon les discussions au colloque annuel de l'AMF, qui se déroulait, hier au Palais des congrès de Montréal, le «crowdfunding» aux États-Unis et en Europe atteindra les trois milliards de dollars cette année. C'est trois fois plus qu'il y a deux ans, et projeté à cinq milliards en 2015.

Pour le moment, cet essor du «financement participatif en capital» parmi les jeunes PME se déroule hors du cadre réglementaire, avec les risques que ça comporte pour les participants moins avertis. Pour y remédier, la SEC américaine vient de publier un projet réglementaire qui interpelle déjà les autres régulateurs, dont l'AMF au Québec.

Selon son directeur du financement des entreprises, Patrick Théorêt, le «crowdfunding» présente l'avantage économique de faciliter les liens entre les nouveaux entrepreneurs et des investisseurs privés. Toutefois, a-t-il souligné, «il faut mieux l'encadrer et le surveiller pour éviter que le « crowdfunding » ne dégénère en «fraudfunding», comme certains le surnomment aux États-Unis».