Le Québec et le Canada n'ont pas de leçons à donner quant à la place des femmes en entreprises, loin de là.

Au pays, le pourcentage de femmes dans les conseils d'administration stagne depuis deux ans à 13,1%, selon l'étude annuelle mondiale réalisée par la firme GMI Ratings. Ce taux a grimpé de moins de 1 point au cours des quatre dernières années.

«Pour empirer les choses, 43% des sociétés inscrites au S&P/TSX n'ont aucune femme à leur conseil, tandis que 28% ont seulement une femme», souligne de son côté Beata Caranci, vice-présidente et économiste en chef adjointe à la Banque TD, dans un rapport diffusé en mars dernier.

Mme Caranci s'oppose à une loi aussi coercitive que celle mise en place par la Norvège. Elle prône plutôt une «poussée en douceur» dans le dos des entreprises canadiennes.

Sa principale recommandation: forcer les sociétés à divulguer le nombre de femmes qui siègent à leur conseil et dans leur haute direction, en même temps que leurs résultats annuels. La vieille méthode de l'embarras public...

Et au Québec? La province a fait figure de pionnière en décrétant en 2011 la parité hommes-femmes dans les conseils de ses sociétés d'État. Les entreprises québécoises cotées en Bourse ont toutefois encore du chemin à parcourir, avec 17,6% de femmes à leurs C.A. en juillet 2012 - un score tout de même plus élevé que la moyenne canadienne.

La Table des partenaires influents, en collaboration avec la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, a dévoilé au printemps dernier des recommandations pour accélérer le changement au Québec. La stratégie vise à convaincre les entreprises d'intégrer 20% de femmes à leur C.A. d'ici 5 ans, 30% d'ici 10 ans et 40% d'ici 15 ans.

À défaut d'adopter une telle règle, il faudra 72 ans pour atteindre la parité selon le rythme d'évolution actuel, a fait valoir l'ancienne ministre Monique Jérôme-Forget, coprésidente de l'organisme.