La première ministre Pauline Marois et le ministre des Finances Nicolas Marceau, présenteront lundi la nouvelle politique économique de leur gouvernement intitulée «Politique économique-Priorité Emploi du gouvernement du Québec».

Comme le titre du document le suggère, ils vont alors lever le voile sur le plan de match gouvernemental au chapitre du développement économique et de la création d'emplois. Ils aborderont également les thématiques de l'industrie ainsi que de la recherche.

En matière d'innovation, M. Marceau a souligné, vendredi, que l'électrification des transports semble être un créneau particulièrement prometteur pour le Québec puisque plusieurs «ingrédients» sont réunis pour favoriser l'émergence de ce secteur.

Le ministre a rappelé que le Québec a de l'énergie propre en quantité importante, des surplus énergétiques et des entreprises tout en ajoutant avec enthousiasme que la province avait mis au point des batteries électriques et des moteurs électriques. Selon lui, les ingénieurs électriques québécois sont de classe mondiale.

Dans les rangs de la Coalition Avenir Québec, ce sont plutôt les sentiments d'impatience et de scepticisme qui dominent.

Son porte-parole en matière de finances, le député de Lévis Christian Dubé, n'a pas hésité à qualifier les attentes de sa formation de «très grandes» en précisant, toutefois, qu'il n'est pas «certain que ce gouvernement soit très sérieux en matière d'économie». Il a dit que «le gouvernement est au pouvoir depuis 13 mois et qu'il n'y a pas eu de plan économique depuis tout ce temps-là».

M. Dubé a affirmé que les péquistes ont tendance à se «défiler» par «peur de discuter des chiffres» et qu'avec leurs «tergiversations», ils contribuent à créer un «climat d'incertitude».

Il a dit espérer que l'annonce de lundi ne sera pas qu'«un show de boucane».

«Il faut non seulement arriver avec des belles paroles, mais il faut que ça soit soutenu par des programmes. Il faut qu'il y ait... des actions concrètes. Il faut qu'il y ait la disponibilité des fonds», explique le député de Lévis.

Il hésite à avancer que la présentation conjointe de Pauline Marois et de Nicolas Marceau se voudra une façon de préparer le terrain en prévision d'un éventuel scrutin général.

De son côté, la porte-parole parlementaire de Québec solidaire, Françoise David, se croise les doigts pour que le gouvernement propose des solutions afin de permettre à de nombreux Québécois d'intégrer le marché du travail.

Selon elle, Mme Marois et M. Marceau doivent s'abstenir de mettre tous leurs oeufs dans le même panier. «Il va falloir qu'on crée de l'emploi dans différents secteurs, des secteurs où les hommes vont trouver de l'emploi, où les femmes vont trouver de l'emploi. Il va donc falloir penser au secteur de la construction peut-être en partie, mais aussi à l'économie sociale, la culture, les services publics, les services aux personnes», a-t-elle dit à La Presse Canadienne.

Mme David ajoute que sa formation ne veut pas que le gouvernement mise sur des «industries très polluantes» pour donner un regain d'énergie au marché du travail provincial mais plutôt sur «l'économie verte».

S'il est normal pour le gouvernement de se soucier de créer des emplois dans les grands centres urbains, la députée de Fabre estime qu'il faut aussi penser aux régions. Toutefois, elle met le gouvernement en garde: les ressources naturelles ne peuvent être la panacée à tous leurs ennuis économiques.

Il a été impossible de connaître les attentes du Parti libéral du Québec par rapport à l'annonce de lundi, le parti ayant décidé d'attendre le dévoilement de la politique avant de donner sa position à ce sujet.