Si vous devez vous rendre à un bureau de la Régie du logement cet été, vous faites mieux de vérifier les heures d'ouverture deux fois plutôt qu'une.

L'organisme chargé d'entendre les litiges en matière de bail résidentiel a beau crouler sous le nombre de dossiers en attente d'une première audience, plusieurs de ses bureaux régionaux ont des horaires écourtés ou ferment leurs portes plusieurs jours pendant la période estivale, faute de personnel.

«Exceptionnellement, le bureau de la Régie du logement sera fermé vendredi 2 août ainsi que lundi 5 août 2013», lisait-on hier sur la porte de l'organisme public au centre-ville de Saint-Hyacinthe.

Le bureau maskoutain n'est pas un cas isolé. Aucun service n'a été donné aux bureaux de Sept-Îles et de Rivière-du-Loup le vendredi 2 août. Hier, c'était aussi relâche à Rimouski et à Rouyn-Noranda.

«Les fermetures font suite entre autres à des congés ou des absences comme ça, explique Geneviève Trudel, du service des communications de la Régie du logement. Les fermetures ne sont pas plus nombreuses que par le passé. C'est vraiment le même nombre à la même période», soutient-elle.

Le bureau de Sept-Îles sera fermé 13 jours cet été, celui de Rivière-du-Loup, 9 jours, et celui de Rimouski, 5 jours.

Dans d'autres cas, on rogne sur les heures d'ouverture. Le bureau de Shawinigan a terminé sa journée à 15h les mercredis 24 et 31 juillet. Celui de Rivière-du-Loup a adopté un horaire écourté de 10h à 15h30 les 29 et 31 juillet et les 5 et 7 août.

Les bureaux de Montréal et Québec, où se concentre le gros des causes, sont épargnés de ces mesures administratives.

La qualité des services pâtit

Celles-ci ont néanmoins un impact sur la qualité des services donnés à la population. «Ça occasionne des reports dans le dépôt des demandes, souligne Kevin Lebeau, conseiller juridique de l'Association des propriétaires du Québec. Quand on retarde le dépôt de la demande, poursuit-il, ça vient retarder par la suite son traitement et sa mise au rôle éventuelle. C'est sûr qu'on ne peut pas prévoir d'auditions les jours où les bureaux sont fermés», dit-il.

Selon les plus récentes statistiques disponibles, le nombre de dossiers en attente d'une audience à la Régie du logement atteignait 37 548 en mars 2012, en hausse de près de 8% en un an. Les retards d'obtention d'une première audience augmentent dans pratiquement tous les types de cause entendus par la Régie.

«Il y a un problème général d'accessibilité à la Régie du logement», déplore Maude Bégin-Gaudette, porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec, en pointant du doigt les délais touchant les causes introduites par les locataires comme les requêtes en dommages-intérêts et en diminution de loyer. Les parties attendent plus de 20 mois avant la tenue d'une première audience dans des cas semblables.

Depuis le 1er avril 2006, la Régie a perdu 27,9% de son effectif en raison de départs à la retraite de membres de son personnel. Le nombre de ses employés assujettis à la Loi sur la fonction publique est passé de 192 à 138. Les 42 régisseurs ne sont pas assujettis aux limites imposées au remplacement des départs à la retraite.