Plus du quart des personnes actives d'origine italienne, établies au Québec, oeuvre principalement dans les secteurs de la fabrication et du commerce de détail. Ceux que nous vous présentons ont moins de 40 ans et reflètent le spectre grandissant des professions vers lesquelles la plus jeune génération se dirige. Ils sont représentants des ventes, mais aussi avocats, comptables et vice-présidents en agence de publicité... Voici quatre portraits de Québécois qui comptent parmi les 150 000 membres de la communauté italienne active de la province.

Marco Nicastro, 33 ans, représentant des ventes d'Ampak

Un million de dollars. C'est l'objectif de ventes annuelles supplémentaires que s'est fixé Marco Nicastro en devenant représentant des ventes du manufacturier de bouteilles et contenants Ampak. L'entreprise familiale pourrait ainsi sous peu gonfler sa liste de clients aux côtés des Total Canada, Eska, Bacardi et Marché Latina. L'atteinte de cet objectif passera par les idées novatrices et le développement stratégique de territoires, tel le nord-est des États-Unis, pour celui qui travaille depuis longtemps avec son père.

«À 10 ans, j'étais son helper! dit-il. Aujourd'hui, après avoir dirigé une filiale manufacturière d'Ampak, je suis retourné dans l'action. Dès que j'ai un client dans une région, j'exploite celle-ci au maximum.» Déformation professionnelle: quand une bouteille de plastique ou de verre tombe dans ses mains, peu importe qu'elle contienne du jus ou de l'huile, Marco Nicastro regarde sous celle-ci pour savoir qui la produit. «Lors d'un souper, quand je constate qu'une bouteille m'appartient, je l'annonce fièrement à tous! lance-t-il. Comme c'est banal pour bien des gens, je me fais toujours taquiner!»

Marco Nocella, 29 ans avocat, Mitchell Gattuso

Chez les Nocella, il y a un avocat! Une profession singulière dans cette famille de professeurs. «Parfois, on a besoin de pionniers! lance en riant Marco Nocella, avocat en droit commercial, corporatif et transactionnel chez Mitchell Gattuso. J'aime conseiller les entrepreneurs pour faciliter leurs opérations. Beaucoup se lancent en affaires sans réaliser les impacts sur la structure de leur entreprise.»

Les parents de Marco Nocella, dont la famille a émigré d'Italie vers 1950, auraient-ils préféré qu'il s'ajoute au corps enseignant familial? «J'ai eu la liberté de choisir, répond-il. J'aime le droit, car il y a une pléthore de domaines où la loi peut avoir une influence.» Marco Gattuso travaille, par ailleurs, dans un bureau en expansion. «Il y a beaucoup de firmes à Montréal, note-t-il. Notre défi dans un proche avenir est donc se faire connaître et offrir des services juridiques à coûts raisonnables. L'ensemble de la profession doit faire une réflexion à ce sujet. Il faut changer la perception que les avocats coûtent cher.»

Nadia D'Alessandro, 35 ans vice-présidente, service-conseil de Marketel

Il y a eu un stage dans une agence de publicité, le temps d'un été... qui s'étire maintenant depuis 12 ans! Nadia D'Alessandro voulait à l'époque devenir avocate. «Mais en entrant chez Marketel, je suis tombée en amour avec les communications et la publicité, mentionne cette fille de boucher né en Italie. Toute ma jeunesse, j'ai participé à des concours oratoires. Aujourd'hui, j'adore les présentations aux clients! Finalement, mes habiletés pour discourir m'aident à vendre mes histoires!»

Nadia D'Alessandro est particulièrement heureuse de travailler en cette ère d'émergence de nouvelles formes de communication. «Les médias changent chaque seconde, tout comme la façon de les consommer, souligne celle dont l'agence s'occupe notamment du compte de Rogers. De nouvelles règles s'écrivent. On mélange plus que jamais la créativité et la technologie. Le fait de devoir tout unifier pour le consommateur fait vraiment appel à notre imagination. J'ai une carrière pleine de défis. Never a dull moment!»

Eric Limosani, 24 ans directeur des ventes de Bosco Uomo

À l'automne, Bosco Uomo lancera une collection de complets et vestons sous sa nouvelle marque privée Manuel Ritz. On la retrouvera chez Simons, Ernest, Tristan et Frank&Oak, comme les vêtements de marque maison que l'entreprise fabrique depuis 1991. On doit la création de cette marque en partie à Eric Limosani, visage de la nouvelle direction de l'entreprise familiale. «Mon père me donne plus de contrôle sur le type de vêtements à produire et le développement de la clientèle, dit-il. Récemment, je suis allé à un salon professionnel à New York pour voir comment percer le marché américain. On aimerait s'y implanter d'ici un à deux ans.»

Eric Limosani est aussi de la génération qui ne peut envisager la croissance d'une entreprise sans le numérique. C'est grâce à l'internet que Bosco Uomo a ajouté Frank&Oak à son carnet de détaillants. «J'y ai vu une annonce du détaillant, raconte-t-il. Ses dirigeants ont testé notre produit. Nos vestons s'y vendent bien. Sans prendre tout le crédit, j'apporte une certaine renaissance dans l'entreprise.»