Dernier rebondissement dans l'industrie du divertissement au pays: la Colombie-Britannique demande au Québec et à l'Ontario de réduire leur crédit d'impôt pour le tournage de films étrangers, notamment les superproductions hollywoodiennes.

De loin la province canadienne la plus populaire auprès d'Hollywood, la Colombie-Britannique n'aime toutefois pas que l'Ontario et le Québec offrent des crédits d'impôt plus généreux (25% de toutes les dépenses, comparativement à environ 17% pour la Colombie-Britannique) depuis quatre ans aux producteurs de films et de séries télé étrangères.

Si bien que le ministre des Finances de la Colombie-Britannique, Mike de Jong, demande aux deux provinces de négocier pour harmoniser le crédit d'impôt, de façon à ne plus «compétitionner pour savoir qui va envoyer le plus gros chèque à Hollywood», a-t-il déclaré lundi.

Québec est-il ouvert à discuter avec la Colombie-Britannique? Le ministre des Finances, Nicolas Marceau, n'a pas commenté le dossier hier.

Des réticences

L'Ontario montre une certaine ouverture. «Nous revoyons actuellement tous nos crédits d'impôt pour nous assurer qu'ils soient rentables. Nous ne changerons pas notre politique en réponse à une demande de la Colombie-Britannique, mais nous sommes ouverts à une discussion avec toutes les provinces et l'industrie sur le sujet», a indiqué le ministre du Tourisme, Michael Chan, par courriel.

Le Québec devrait toutefois se méfier des conséquences d'harmoniser son crédit d'impôt avec la Colombie-Britannique. «La Colombie-Britannique a un avantage sur le Québec et l'Ontario en raison de sa proximité avec Hollywood, du fait qu'elle est sur le même fuseau horaire et qu'elle a davantage de plateaux de tournage», dit Hans Fraikin, commissaire national du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec, l'organisme responsable d'attirer des productions étrangères.

En 2012, Hollywood et les autres producteurs étrangers ont dépensé 257 millions de dollars au Québec, comparativement à 1,18 milliard en Colombie-Britannique en 2011.