Alors que deux coups de sonde confirment que l'image de la profession est au plus bas, l'Association des ingénieurs-conseils du Québec (AICQ) a décidé d'ouvrir son conseil d'administration à des représentants du public.

Selon un sondage Léger Marketing réalisé le mois dernier pour le compte de l'AICQ, à peine 35% des Québécois ont une «bonne opinion» des firmes de génie-conseil. En 2010, c'était 48%.

Le constat est un peu moins négatif pour les ingénieurs-conseils eux-mêmes. Quelque 45% des Québécois ont une bonne opinion d'eux, comparativement à 56% il y a trois ans. «On n'a pas été surpris des résultats, compte tenu des révélations des derniers mois [à la commission Charbonneau]», a déclaré à La Presse Affaires la PDG de l'AICQ, Johanne Desrochers.

Un autre sondage, effectué par la firme CROP auprès d'ingénieurs-conseils de 35 ans et moins, ne dresse pas un portrait plus reluisant. Pas moins de 53% des 330 répondants se sont dits «peu surpris» ou «pas surpris» par l'ampleur des problèmes de corruption et de collusion qui ébranlent l'industrie.

Quand on leur a demandé si les firmes de génie-conseil québécoises avaient «un bon comportement éthique», les jeunes ingénieurs ont donné une note de 5,5 sur 10, soit à peine plus que la note de 4,3 attribuée par le grand public. Enfin, tout juste 51% des jeunes ingénieurs sondés ont dit se sentir «bien outillés pour répondre» aux révélations des médias sur les firmes d'ingénierie. «La crise actuelle cause un tort énorme au génie-conseil et à toute la profession d'ingénieur, mais représente également une véritable occasion d'adopter des pratiques exemplaires pour le futur», a affirmé Mme Desrochers.

«Dans un certain nombre d'années, on verra certainement des firmes se concurrencer non seulement sur la compétence, mais aussi sur leur niveau d'intégrité», a prédit la porte-parole de l'industrie.

Dans le but d'améliorer sa gouvernance, l'AICQ vient de décider, à son assemblée annuelle tenue mardi, de nommer deux représentants du public à son conseil. Le regroupement cherche des candidats «qui ont une bonne réflexion», peut-être de l'extérieur du Québec, a précisé Johanne Desrochers.

L'AICQ veut par ailleurs revoir les critères en vertu desquels elle juge de l'admissibilité des firmes qui veulent joindre ses rangs.