La négociation des conventions collectives de l'industrie de la construction a été ajournée sine die dans le secteur du génie civil, les pourparlers achoppant sur la question de la mobilité de la main-d'oeuvre.

L'association patronale qui représente ce secteur, l'Association des constructeurs de routes et grands travaux (ACRGTQ), n'y voit pas un signe que les négociations sont difficiles, mais elle invite tout de même l'alliance syndicale à réfléchir.

«La table n'est pas "cassée". Ça veut dire qu'on peut se revoir. On est jamais plus loin que le bout de notre téléphone. On est à un coup de téléphone près», a résumé en entrevue le directeur général adjoint de l'ACRGTQ, responsable des relations de travail, Guy Duchesne.

L'association patronale se dit en réflexion. Mais il n'est pas question de lock-out dans le secteur du génie civil et voirie, un secteur névralgique de l'économie, puisqu'il inclut les routes et infrastructures.

M. Duchesne affirme que jusqu'ici, la négociation dans son secteur allait plutôt bien avec l'alliance syndicale, qui représente les cinq organisations syndicales de la construction.

Les discussions ont toutefois achoppé sur la question de la mobilité de la main-d'oeuvre, qui permet à un entrepreneur d'emmener son équipe lorsqu'il décroche des contrats dans d'autres régions.

La question de la mobilité de la main-d'oeuvre est un sujet délicat dans des régions comme la Côte-Nord. Historiquement, les syndicats se sont battus pour que les ouvriers de la construction dans les régions puissent aussi avoir accès à ces emplois.

Cette question de la mobilité de la main-d'oeuvre est également un point litigieux dans les négociations avec l'Association de la construction du Québec, l'association patronale qui représente le secteur industriel, commercial et institutionnel. C'est dans ce dernier secteur que la négociation est plus difficile cette année. L'Association de la construction a d'ailleurs obtenu un mandat de lock-out plus tôt cette semaine.

Les conventions collectives dans la construction sont échues depuis le 30 avril dernier. Elles concernent plus de 155 000 ouvriers.

L'alliance syndicale, formée de la FTQ-Construction, du Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (international), de la CSD-Construction, de la CSN-Construction et du Syndicat québécois de la construction, s'est déjà dotée d'un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève le 17 juin.

L'Association des constructeurs de routes et grands travaux représente 2500 entrepreneurs qui oeuvrent dans le secteur des infrastructures, des lignes de transport d'énergie électrique, des pipelines, des routes, des viaducs, des éoliennes et autres. Près de 40 000 salariés travaillent dans ce secteur de l'industrie de la construction.