Le gouvernement péquiste a jugé mercredi que l'entreprise Aliments Old Dutch a agi cavalièrement en décidant de mettre à pied plus de 200 travailleurs à son usine de Montréal.

La ministre déléguée à la politique industrielle, Élaine Zakaïb, a affirmé que des représentants du gouvernement rencontreront les dirigeants de l'entreprise à ce sujet.

Sans donner plus de précisions, Mme Zakaïb a expliqué que le gouvernement souhaite trouver une solution pour empêcher la fermeture de l'usine de croustilles, en activité depuis près de 50 ans.

Selon la ministre, Aliments Old Dutch a été incitée à fermer son usine de l'arrondissement montréalais de Lachine parce qu'elle a insuffisamment investi dans la modernisation de ses équipements.

Le dossier a donné lieu à un échange de flèches, en Chambre, entre Mme Zakaïb et le nouveau porte-parole libéral des dossiers de développement économique, le député Sam Hamad.

À Mme Zakaïb qui l'invitait à mesurer ses propos, M. Hamad a renchéri que tous les excès sont permis pour défendre les travailleurs.

Avant la période des questions, Mme Zakaïb avait affirmé que Aliments Old Dutch avait agi sans considération.

«J'imagine que les travailleurs sont en désarroi et je partage l'opinion des gens là-bas à l'effet ça s'est fait de façon cavalière, a-t-elle dit. Maintenant nous allons tenter de rencontrer l'entreprise pour en savoir plus, trouver des solutions avec eux.»

La première ministre Pauline Marois a aussi exprimé sa déception devant la fermeture.

«Je trouve ça profondément dommage pour les travailleurs qui sont là depuis 25, 30 ans», a-t-elle dit.

L'usine a été construite en 1964 par Humpty Dumpty et a été exploitée sans interruption depuis lors comme usine de fabrication de croustilles. En 2006, Old Dutch a fait l'acquisition de Humpty Dumpty.

M. Hamad a accusé Mme Zakaïb d'être décrochée de la réalité parce qu'elle consacre trop de temps à son projet de banque de développement économique.

«Pendant que la ministre est dans son bureau en train de regarder les napperons, les structures, il y a du monde qui perdent leurs emplois», a-t-il dit.

Mme Zakaïb a répliqué en invitant M. Hamad a faire preuve de mesure. «Je vais citer Amin Maalouf: "Il faut se garder des excès..." Il faut se garder des excès de langage», a-t-elle lancé.

Mais M. Hamad a plutôt pressé la ministre de s'intéresser au dossier plus activement.

«Puisqu'elle chante des poèmes, je vais lui dire: les excès dans la défense des travailleurs, c'est une vertu, c'est son obligation, c'est l'obligation de son gouvernement de travailler pour aider les travailleurs», a-t-il dit.