Comme promis, le gouvernement Marois va rebrasser considérablement les cartes en matière d'intervention publique pour le développement économique. Le projet de loi créant une Banque de développement économique a été déposé, annonçant un chambardement dans les structures actuelles d'Investissement Québec et du défunt ministère du Développement économique.

Avec cette nouvelle organisation, «chaque région du Québec pourra définir sa propre stratégie de développement, qui tiendra compte de ses enjeux et de ses atouts», a expliqué en point de presse la ministre responsable de la Banque, Élaine Zakaïb. Comme les décisions relèveront désormais des régions, elle ne peut fournir de cible quant au nombre des sociétés qui seront soutenues ou aux sommes engagées.

Québec espère obtenir l'automne prochain l'adoption de la loi pour mettre en place le nouvel organisme.

Investissement Québec avait déjà avalé la Société générale de financement, il y a deux ans. Avec sa Banque, Québec recrée des filiales qui s'occuperont des mêmes budgets - seule une somme de 50 millions sous le chapeau d'une nouvelle entité, Capital Emergence Québec, représente de l'argent frais. Les sociétés de capital de risque administrées actuellement par Investissement Québec passeront sous la férule de ce nouvel organisme.

Développement économique Québec sera pour l'essentiel constitué de l'actuel Investissement Québec, avec ses bureaux dans 17 régions, qui devront désormais travailler en synergie avec les centres locaux de développement (CLD), qui deviendront des «antennes» régionales.

Ressources Québec deviendra une filiale de la Banque, qui se spécialisera dans l'accompagnement de projets, avec un budget de 250 millions.

Selon le chef libéral Philippe Couillard, le gouvernement se complaît dans la création de nouvelles structures sans se préoccuper des résultats. «Alors que le Québec a perdu 30 000 emplois, on nous annonce une nouvelle structure.»