Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) estime que Québec doit maintenir le cap vers le déficit zéro en 2013-2014 à moins d'une crise économique, ce qui n'est pas le cas présentement malgré le ralentissement et des revenus moindres qu'anticipés.    

La première ministre Pauline Marois rencontre ce lundi à Montréal les membres du CPQ, dont le président, Yves-Thomas Dorval, a tenu à féliciter les efforts de son gouvernement jusqu'ici à contrôler les dépenses de l'État.

S'adressant aux médias avant la rencontre, M. Dorval a cependant fait part de sa préoccupation face à la tendance de l'État à accepter de nouvelles charges financières sans compenser celles-ci par des revenus ou des réductions de dépenses équivalentes.

À titre d'exemple, M. Dorval a dit comprendre les raisons qui ont poussé le comité D'Amours à suggérer une rente de longévité pour protéger le niveau de vie des retraités dans l'avenir, mais il a ajouté qu'il ne fallait pas imposer une telle ponction - qu'il évalue à environ 2 milliards de dollars - sans trouver un moyen pour compenser ce manque à gagner.

Extrêmement prudent sur les moyens de compenser, M. Dorval a tout de même fait état de la générosité des prestations de divers programmes, notamment le régime d'assurance parentale, la Commission de la santé et de la sécurité du travail ou la Régie des rentes, dont certains éléments pourraient être revus, notamment au chapitre de l'indexation, du moins jusqu'à l'atteinte de l'équilibre budgétaire.

Par ailleurs, interrogé sur l'avenir des grandes entreprises de génie et de construction et de l'impact de la Loi 1 sur leur capacité à poursuivre leurs activités, M. Dorval a dit croire que cette loi devrait être revue afin de faire la distinction entre les individus et les entreprises elles-mêmes.

Selon M. Dorval, les individus ayant commis des gestes répréhensibles devraient être punis pour ces gestes, mais les entreprises devraient bénéficier d'une certaine forme d'amnistie afin d'éviter une perte d'expertise et de capacité d'intervenir dans l'activité économique, perte qui serait lourde de conséquences.