Quinze ans après la crise du verglas, des chèques d'indemnisation ont enfin été envoyés à 200 000 assurés touchés par la tempête de 1998, mais la saga judiciaire qu'est devenu le recours collectif qu'ils ont déposé contre de grands assureurs est loin d'être terminée.

Les décès et les déménagements sont autant de raisons qui empêcheront des assurés de recevoir leur indemnité de 50 dollars, obtenue grâce à une entente à l'amiable conclue en octobre 2012 entre Option consommateurs et quatre des 19 entreprises poursuivies. Au total, 12,5 millions doivent être distribués, tandis que les compagnies d'assurance Bélair, Allianz du Canada, Axa Assurances et ING du Canada n'ont pas à reconnaître leur responsabilité.

Cependant, comme l'avait prévu l'avocate d'Option consommateurs Dominique Gervais, la réception des chèques, une décennie et demie plus tard, s'annonce fort complexe. «Une deuxième distribution sera faite, après l'envoi initial de chèques (déjà en cours)», explique-t-elle. «Les montants qui n'auront pas été empochés au cours du premier postage seront redistribués entre les personnes qui auront encaissé leur premier chèque.» Au final, l'idée est donc de garantir le paiement, par les assureurs, des 12,5 millions qu'ils se sont engagés à débourser.

Changement d'adresse

Les deux rondes de distribution de l'indemnisation soulignent l'importance, pour les personnes concernées, d'effectuer leur changement d'adresse. Si le site web du recours collectif indiquait que les assurés pouvaient modifier leurs coordonnées jusqu'au 21 février, Dominique Gervais assure qu'il est encore possible de le faire.

Le recours collectif concernait la couverture de frais de subsistance - logement et nourriture, quand l'habitation d'un assuré devient inhabitable - que les assureurs n'avaient pas fournie. «Évidemment, les 50 dollars ne couvriront pas ces frais», admet Dominique Gervais. «Mais ça aurait été plus compliqué de demander des indemnisations individuelles, parce que les gens n'ont pas conservé leurs reçus de 1998.»