S'il faut en croire son patron, Loto-Québec réussira à relever le dividende qu'il verse au gouvernement de 50 millions de dollars en 2013 et de 90 millions en 2014, comme lui demande le gouvernement du Québec.    

Son président et chef de la direction, Gérard Bibeau, a tâché de se montrer convaincant devant les membres de la commission parlementaire des finances publiques.

«Les bonnes années s'en viennent, a-t-il déclaré. On s'est préparé très fort. On va mettre le paquet. On croit vraiment que les Québécois vont revenir dans nos casinos comme dans le bon vieux temps», a-t-il dit.

Le cas échéant, il s'agira d'un revirement de tendance. La rentabilité de Loto-Québec s'étiole et le dividende décroît depuis quelques années. Le taux de fréquentation des casinos chez les adultes québécois est passé de 21,7% à 16%, entre 2007 et 2012.

Plusieurs raisons expliquent la désaffection du public québécois, a expliqué M. Bibeau aux élus provinciaux, notamment la désuétude des lieux qui n'avaient pas été rénovés pour la peine, depuis 1993 dans le cas de la maison de jeux de Montréal.

En 2013, le gouvernement demande 50 millions de plus: 40 millions viendront des casinos rénovés et 10 millions du redéploiement des appareils de loterie vidéo. En 2014, la commande passe à 90 millions, puisque les projets s'appliqueront sur une année complète, et non pas seulement sur une partie de l'année comme en 2013.

Loto-Québec a injecté 305 millions à Montréal et 40 millions dans son établissement du Lac Leamy à Gatineau, dans l'espoir de faire revenir les foules. Le pari reste risqué, car la concurrence est féroce. Au début de l'aventure des casinos, il existait 14 casinos à sept heures de route de Montréal. Aujourd'hui, on dénombre 80 maisons de jeux dans le même rayon.

Les 10 millions restants que demande Québec en 2013 viendront des appareils de loterie vidéo (ALV). Depuis quelques années, environ 300 appareils, sur une total de 12 000, restent dans les entrepôts de Loto-Québec, cette dernière étant incapable de les redéployer dans le réseau des bars en raison de diverses contraintes. En faisant passer le nombre maximal d'ALV de 5 à 10 par permis, les 300 appareils trouveront une nouvelle adresse et rapporteront des sous à la société d'État.

Par ailleurs, Loto-Québec fera passer le nombre de salles Kinzo de 15 à 23 d'ici mars 2014. Cependant, le nombre de salles traditionnelles de bingo a chuté de 176 à 63, de 1997 à 2012.

«Les salles de bingo ferment, les salles de kinzo ouvrent», dit M. Bibeau. Les revenus du kinzo sont redirigés vers des organismes sans but lucratif à hauteur de 5 millions environ.