Pour permettre aux petites entreprises québécoises de percer le marché new-yorkais, Pauline Marois a lancé ce matin un nouveau modèle, Expansion Québec. Il doit servir d'«incubateur» pour le «talent québécois», espère la première ministre.

L'organisme vise à «diminuer le risque» pour les entrepreneurs, a expliqué Jean-François Lisée, ministre des Relations internationales et du Commerce extérieur. Ouvrir un bureau à New York est très coûteux. Expansion Québec loue des bureaux transitoires. Il en offre 13 à bas prix - de 600 à 2500$ par mois. Et les baux sont trimestriels, pour limiter les pertes en cas d'échec. «Plus d'entreprises pourront essayer de s'installer à New York. Et si ça ne marche pas, elles ne perdront pas leur chemise», a dit le ministre.

Quelque 200 entreprises québécoises ont déjà un pied à New York, mais il s'agit surtout de grandes sociétés. Expansion Québec s'adresse plutôt aux petites entreprises, particulièrement dans les nouvelles technologies, comme les cinq qui y louent déjà un bureau - Smart Use, Rock and Social, Float 4, Mirego et Fast Grab. Elles peuvent aussi payer pour être épaulées dans leur démarchage par le personnel du bureau.

La création d'Expansion Québec avait été annoncée dans le budget Bachand en 2010. Il s'agit d'un organisme à but non lucratif qui doit s'autofinancer avec les baux et les services offerts aux entreprises. Il est calqué sur le modèle d'Entreprises Rhônes-Alpes International.

En moyenne, les entreprises y passent 18 mois avant d'ouvrir leur propre bureau ou d'abandonner.

Après consultation auprès des entrepreneurs, on a décidé d'ouvrir le premier bureau à New York. On espère en ouvrir 13 autres d'ici cinq ans, dont un à Sao Paolo et un autre en Californie en 2013. Le coût total de lancement: 7,5 millions de dollars en cinq ans.

Le marché américain reçoit 68% des exportations québécoises. À lui seul, l'État de New York en reçoit 9%. Ce marché éprouve toutefois des difficultés.

Mme Marois se réjouit du fait que le bureau soit en place à temps pour profiter de la relance. Elle se réfère aux propos tenus hier par le président de la Réserve fédérale américaine (FED), Ben Bernanke. «Il a indiqué hier qu'il souhaitait fixer des taux de chômage, des taux de croissance. Je crois que c'est la première fois qu'un président de la FED va aussi loin. Sans être très optimiste, je crois qu'il est confiant, en fixant un taux de confiance sous les 7%. C'est encourageant.»