Dans son budget, le gouvernement du Québec a demandé à Loto-Québec de hausser son dividende de 140 millions en deux ans en lui permettant de faire plus de publicité et de revoir le placement de ses 12 000 machines de loteries vidéo pour en optimiser le rendement. La commande ne sera toutefois pas simple puisque la société d'État est en négociations avec ses employés syndiqués CSN, dont le contrat de travail est échu depuis la fin du mois de mars. Ceux-ci demandent des augmentations salariales de 15% sur cinq ans.

La Presse Affaires a fait le point sur les demandes syndicales avec David Santos, président de l'unité générale qui regroupe 875 des quelque 3000 employés de la maison de jeu de l'île Notre-Dame. Le casino de Montréal fêtera ses 20 ans en octobre 2013.

Les travailleurs demandent une hausse de salaire de 3% par année pendant cinq ans. Les salaires moyens varient de 14,71$, pour les préposés au vestiaire, à 28$ l'heure, pour les mécaniciens. M. Santos évalue le salaire horaire de ses 875 membres à environ 20 à 21$, en moyenne. Les syndiqués réclament aussi que l'employeur défraie 60% du coût du régime d'assurances collectives, plutôt que 50%. En outre, ils veulent que leur rente de retraite promise par leur régime de retraite à prestations déterminées passe de 1,3% à 1,5% par année de service.

Le travail de week-end

Le syndicat de M. Santos, dont la forte majorité des membres doit travailler un week-end sur deux, aimerait également négocier une bonification des primes pour le travail de soir et de week-end. L'ensemble des demandes financières a été déposé auprès de l'employeur le 12 novembre. Les aspects normatifs ont été réglés vers la mi-octobre.

M. Santos dit ne pas s'inquiéter outre mesure de l'impact de la baisse de rentabilité des casinos d'État en 2012 sur l'issue des négociations. «On est quand même très lucratif. On rapporte environ 250 millions de dollars de profit annuellement à la Société des casinos du Québec sur des revenus de 800 millions», dit le représentant syndical. Selon le rapport annuel de 2012, les profits se sont chiffrés à 183 millions sur des revenus de 871 millions. Après six mois en 2012-2013, les revenus des quatre casinos d'État sont en baisse de près de 3%.

Le Casino de Montréal est à un tournant. Ses recettes stagnent dans un contexte marqué par l'intensification de la concurrence, notamment par les sites de jeux en ligne et les maisons de jeux autochtones. Dans le but de faire tourner sa chance, Loto-Québec a entrepris des travaux de modernisation de 306 millions à Montréal qui seront terminés à l'automne 2013. Le gouvernement a clairement annoncé lors du budget qu'il voulait revoir la couleur de cet argent.

La direction de Loto-Québec n'a pas voulu commenter l'état des discussions avec ses syndiqués. La première rencontre de négociations est prévue vendredi.