Après Andrew Molson qui déplore le «climat malsain» qui règne à Montréal, c'est maintenant l'ex-président du Canadien, Pierre Boivin, qui dirige la société Claridge de la riche famille Bronfman, de s'alarmer: «Montréal mange toute une volée» à l'étranger, dit-il. Les révélations et les accusations de fraude et de corruption qui se multiplient ces temps-ci dans une partie du milieu d'affaires proche des contrats publics mettent à mal la réputation de la ville.

Pierre Boivin a émis ce commentaire alors qu'il était présentateur invité à la conférence sur les sièges sociaux organisée par la chambre de commerce de Montréal métropolitain.

Tenue au Palais des congrès, la conférence matinale a réuni quelque 200 personnes - gens d'affaires et intervenants de diverses instances gouvernementales et universitaires - afin de discuter de la situation des sièges sociaux à Montréal, dont le nombre baisse constamment depuis plusieurs années, et des moyens de attirer et de les retenir.

Après avoir présenté les actifs internationaux du groupe Claridge, Pierre Boivin a vanté les attraits de Montréal, qui ont incité la société à y garder son siège social. Mais il n'a pu éviter le malaise des participants alors que le milieu d'affaires est interpellé comme rarement auparavant par des cas de mauvaise gouvernance et d'éthique.

Quant au moyen de rehausser la compétitivité de Montréal pour attirer et garder les sièges sociaux, au-delà du «ménage à faire» dans certains milieux, Pierre Boivin a dit que le plus pressant est de mettre fin au «manque de collaboration entre la ville de Montréal et le gouvernement du Québec».

«Ça fait 10 ans que ça dure, et tant que ça persistera, nous serons limités dans notre potentiel », a-t-il déclaré. 

Plus tôt, à la même conférence, Andrew Molson, membre d'une longue lignée d'hommes d'affaires montréalais, avait déploré que la réputation de la métropole québécoise soit entachée par un «climat très malsain des relations entre les gens d'affaires et la communauté».

«Ce qui se passe présentement (commission Charbonneau, SNC-Lavalin, etc.) est très grave, et cette méfiance est valide. Mais il faut aussi trouver les manières de continuer à soutenir certaines institutions qui sont en difficulté actuellement.»

Comme M. Boivin, Andrew Molson était présentateur invité à la conférence sur les sièges sociaux, à titre de président du conseil de Res Publica, une grande entreprise de relations publiques de Montréal.

Par ailleurs, tant Andrew Molson que les autres invités, dont Éric Bédard, directeur du cabinet d'avocats Fasken Martineau, et Martin Gauthier, président de l'agence Sid Lee, ont tenu à vanter les atouts de Montréal pour les sièges sociaux, en particulier son statut de «capitale universitaire» au Canada et ses secteurs de créativité très performants.

Plus de détails dans La Presse de samedi.