SNC-Lavalin ne réclamera pas pour l'instant le remboursement de la prime de départ de 4,9 millions versée à son ex-président, Pierre Duhaime, même si celui-ci vient d'être arrêté.

Pierre Duhaime a été épinglé mercredi par l'unité permanente anticorruption en lien avec le chantier du Centre universitaire de santé Mcgill (CUSM).

Il fera face à des accusations de fraude, de complot pour fraude et d'usage de faux.

«Il est important de noter qu'à ce stade-ci, ce sont des accusations qui ont été portées et que des procédures judiciaires suivront normalement leur cours» a fait savoir jeudi Leslie Quinton, porte-parole de SNC.

L'entreprise ne semble toutefois pas mettre une croix sur l'idée de se faire rembourser cette prime si M. Duhaime est un jour reconnu coupable ses accusations qui pèsent sur lui.

«Nous considérons que quiconque est réputé avoir commis un délit, nous nous réserverons le droit de prendre les recours et sanctions appropriés (sic)», a précisé SNC-Lavalin, qui n'a voulu apporter aucune précision à cette déclaration.

Notons que lors de la dernière assemblée annuelle de l'entreprise, en mai dernier, SNC-Lavalin avait révélé avoir songé à congédier M. Duhaime pour l'empêcher de toucher sa prime de départ.

La société avait fini par juger qu'il était «dans le meilleur intérêt de l'entreprise» de ne pas contester le contrat de M. Duhaime et de lui accorder sa prime de départ.

SNC avait confirmé du même souffle que c'est elle qui avait demandé à M. Duhaime de céder son siège.

Rappelons que l'enquête interne de l'entreprise avait montré que M. Duhaime a court-circuité d'autres hauts dirigeants pour autoriser des paiements douteux qu'eux refusaient d'approuver.

Les deux plus importants actionnaires de SNC-Lavalin, la firme Jarislowsky Fraser et la Caisse de dépôt et placement du Québec, avaient exprimé leur «malaise» à la suite du versement d'une prime de départ à M. Duhaime.