Le vice-président développement national de Genivar (T.GNV), Yanick Bouchard, a quitté l'entreprise en toute discrétion la semaine dernière, a appris La Presse. Cet ingénieur, qui connaissait bien les rouages du milieu municipal, avait été impliqué dans l'organisation d'un cocktail de financement au bénéfice de l'ex-ministre du Parti libéral (PLQ) Line Beauchamp, auquel avait participé un membre éminent de la mafia montréalaise.

M. Bouchard a notamment dirigé de 2003 à 2008 le bureau de Laval, où l'escouade Marteau a mené une perquisition hier.

Au mois de mai dernier, La Presse avait révélé la présence de Domenico Arcuri, considéré par la GRC comme l'un des dirigeants de la mafia, à un petit-déjeuner de financement organisé par le PLQ à Laval en 2009 et dont l'invitée-vedette était Line Beauchamp, alors ministre de l'Environnement. Parmi la poignée de participants figuraient aussi Pierre Bibeau, numéro 2 de Loto-Québec et organisateur libéral désormais en congé de maladie depuis les révélations de Lino Zambito devant la commission Charbonneau, et l'entrepreneur Paolo Catania.

Domenico Arcuri y assistait en tant que représentant de sa firme de décontamination Carboneutre, avec son associé, Giuseppe Bertolo, frère de Johnny Bertolo, assassiné en 2005.

Michel Rochette, directeur des communications du PLQ, avait indiqué que cette activité de financement avait été organisée par deux dirigeants de Genivar, Yanick Bouchard et Yves Lortie. Ce dernier avait nié par la suite toute implication.

Isabelle Adjahi, directrice des communications de Genivar, n'a pas voulu «commenter des allégations» et a refusé de dire si ce sont ses activités liées au financement politique qui ont poussé Yanick Bouchard vers la sortie. Il faudrait plutôt, a-t-elle dit, lier son départ à la diminution de la croissance dans le domaine des infrastructures municipales. Elle a rappelé que le code d'éthique de Genivar interdit le financement des partis et le remboursement de contributions. Mais les employés sont libres de s'impliquer à titre personnel.

Yanick Bouchard n'a pas rappelé La Presse.