Les Québécois n'obtiennent pas la note de passage pour leurs connaissances en matière de finances personnelles, conclut un sondage commandé par l'Autorité des marchés financiers (AMF).

L'enquête, réalisée au printemps par la firme CROP, indique qu'en moyenne, les Québécois ont adopté 58,5 pour cent des 40 «comportements» que l'AMF juge essentiels quand vient le temps d'acheter un produit financier ou de choisir un conseiller.

Le président-directeur général de l'AMF, Mario Albert, s'est néanmoins montré encouragé par les résultats.

«Dans le passé, j'avais souvent décrié le faible niveau de compétence et de connaissances des investisseurs au Québec, a-t-il rappelé au cours d'un point de presse, lundi. Les résultats (du sondage) sont peut-être plus positifs que ce qu'on anticipait.»

CROP et l'AMF ont regroupé les Québécois en trois catégories: les «avisés», qui connaissent et appliquent les règles pertinentes dans ce domaine, les «ambivalents», qui connaissent les règles, mais ne les appliquent pas, et les «indifférents», qui savent généralement peu de choses en la matière.

Quelque 50 pour cent des Québécois entrent dans la catégorie des «avisés», 30 pour cent dans celle des «ambivalents» et 20 pour cent dans celle des «indifférents».

Les personnes de 55 ans et plus, ceux dont le revenu familial dépasse 100 000 $, les non-francophones, les propriétaires, les travailleurs autonomes et les détenteurs d'un diplôme universitaire sont surreprésentés dans le groupe des «avisés».

Pour ce qui est des «indifférents», ils sont principalement composés de deux cohortes distinctes: les jeunes de 18 à 24 ans et les personnes âgées de 75 ans et plus. De plus, les locataires, ceux qui n'ont pas de diplôme d'études supérieures et ceux dont le revenu familial est inférieur à 40 000 $ sont fortement représentés dans cette catégorie.

Enfin, les «ambivalents» sont surtout des personnes âgées de 25 à 34 ans qui travaillent à temps plein, qui sont locataires et célibataires.

Les secteurs dans lesquels les répondants se sont montré les plus compétents sont ceux de l'assurance et de l'investissement. Leurs connaissances sont généralement plus faibles en ce qui a trait aux conseillers financiers et à la planification de la retraite.

L'AMF entend utiliser les résultats du sondage, baptisé «Indice Autorité», pour mieux cibler ses campagnes de prévention, en lien notamment avec la fraude financière.

«Avant, c'était un peu anecdotique, on y allait un peu avec l'intuition, avec des sondages partiels», a noté M. Albert.

Le sondage a été mené sur Internet auprès de 1500 personnes du 18 avril au 11 mai.