Douze ans après avoir investi 3,2 milliards dans Québecor Média, la Caisse de dépôt et placement du Québec a annoncé mercredi qu'elle se départissait de la moitié de sa participation dans le conglomérat pour 1,5 milliard.

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L'acquéreur est Québecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]], qui versera 1 milliard en espèces à la Caisse. Les 500 millions restants prendront la forme d'un titre de dette, une débenture subordonnée convertible en actions de catégorie B de Québecor, laquelle sera assortie d'un taux d'intérêt annuel de 4,125%.

La participation de la Caisse dans Québecor Média passera ainsi de 45,3% à 24,6%. Pour le bloc cédé mercredi, l'institution ne récupérera pas complètement sa mise, puisque celui-ci lui avait coûté environ 1,6 milliard en 2000.

En tenant compte des dividendes versés par Québécor Média à la Caisse au fil des ans (environ 45 millions en 2011), l'investissement a tout de même été rentable, mais le rendement obtenu est maigre au regard des objectifs de l'institution.

La transaction attribue une valeur de 6,1 milliards à Québecor Média. C'est beaucoup plus que l'évaluation de quelque 5 milliards effectuée par la Caisse à la fin de 2011.

Mercredi matin, lors de la téléconférence tenue par les dirigeants de Québecor avec les analystes financiers, ceux-ci se sont interrogés sur le prix de vente consenti par l'entreprise, qui est favorable à la Caisse. Ils ont aussi demandé à la direction pourquoi elle n'avait pas plutôt opté pour un rachat d'actions de Québecor.

Le grand patron de l'entreprise, Pierre Karl Péladeau, a répondu que la Caisse détenait son investissement dans Québecor Média depuis plus longtemps que ce qu'elle prévoit généralement pour un placement privé.

Le chef de la direction financière, Jean-François Pruneau, a par ailleurs noté que la transaction allait permettre à Québecor d'avoir accès à une plus grande partie des flux de trésorerie générés par Québecor Média.

M. Péladeau a également fait valoir que son groupe voulait profiter des «conditions avantageuses sur les marchés d'emprunt» pour augmenter sa participation dans Québecor Média.

De son côté, le président et chef de la direction de la Caisse, Michael Sabia, a indiqué que la transaction allait permettre à l'institution de «rééquilibrer» son portefeuille, qui était surpondéré dans le secteur des médias et des télécommunications.

La transaction fera passer de 2,9 à 3,7 fois le ratio dette/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de Québecor. L'agence de notation DBRS a toutefois estimé mercredi que l'entreprise pouvait se permettre d'accroître son niveau d'endettement et a confirmé ses cotes de crédit.

Dans une note, l'analyste Maher Yaghi, de Valeurs mobilières Desjardins, a soutenu que la transaction était «légèrement dilutive» pour les actionnaires de Québecor en raison de l'augmentation de la dette.

Avant l'ouverture des marchés, son collègue Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, prédisait un bond de cinq à 10 pour cent de l'action de Québecor à la suite de l'annonce.

En fin d'avant-midi, le titre reculait plutôt de 0,9% pour s'échanger à 33,12 $, à la Bourse de Toronto.