Le marché des propriétés secondaires a basculé dans le camp des acheteurs. Ceux-ci ont plus de temps pour choisir leur «p'tit coin de paradis» et assortir leurs offres d'achat de conditions. Les propriétés fraîchement rénovées, dites «clés en main», trouvent preneur plus rapidement.

Cependant, il ne faut pas croire que les aubaines abondent pour autant. Les prix se maintiennent tant bien que mal pour la plupart des produits, à l'exception des propriétés haut de gamme et des copropriétés dans le secteur de Tremblant.

«Depuis la crise financière de 2008, le marché s'est calmé sans aucun doute», reconnaît d'emblée Robert Charbonneau, courtier immobilier chez Royal LePage Action Courtier, présent à Knowlton et en Estrie.

Outre le ralentissement économique, la demande pour les propriétés de villégiature est affectée négativement par le prix élevé de l'essence, les resserrements successifs des règles de financement hypothécaires et par l'inflation des prix des résidences en milieu urbain. Pour bien des ménages, le revenu disponible suffit à peine à couvrir la dette sur la propriété principale.

Par contre, le crédit hypothécaire reste bon marché, ce qui continue de soutenir la demande. D'ailleurs, les transactions sont en hausse depuis un an dans la plupart des régions de villégiature au deuxième trimestre de 2012, selon les données colligées par la Fédération des chambres immobilières du Québec.

Les Laurentides

Les prix ont avancé d'une façon appréciable à Sainte-Agathe et à Saint-Sauveur dans les 12 derniers mois, alors qu'ils sont restés stables à Mont-Tremblant et Sainte-Adèle.

Au cours de la dernière année, le prix médian des maisons varie de 192 000$, à Sainte-Agathe, à 270 000$, à Saint-Sauveur, secteur situé à moins d'une heure de voiture de Montréal. Il faut payer 215 000$ pour une maison unifamiliale à Sainte-Adèle et 225 000$ à Mont-Remblant.

Le prix médian divise en deux parties égales les transactions survenues pendant la période. La moitié des propriétés vendues l'ont été à un prix inférieur au prix médian, l'autre moitié a un prix supérieur.

Dans la copropriété, les prix semblent se raffermir à Tremblant, affichant une croissance de 17% du prix médian au cours des 12 derniers mois, à 225 000$. L'activité est soutenue avec 160 reventes pendant la période, selon Centris.ca, le site web de l'industrie immobilière québécoise. Les délais de vente s'étirent sur 244 jours en moyenne.

Au printemps, environ 900 propriétés au bord de l'eau étaient à vendre dans la région, selon le rapport Re/Max sur les propriétés secondaires. Le prix d'entrée pour un bord de l'eau est de 175 000$. À ce prix, la propriété trois saisons est éloignée de Montréal et elle est borde un plan d'eau mineur.

À Tremblant, les bords de l'eau sont offerts à 750 000$, tandis que la propriété avec accès au plan d'eau se détaille à un prix moyen de 475 000$, d'après l'agent Paul Dalbec, courtier chez Royal LePage Trembant.

Lanaudière

La région aux 10 000 lacs offre plus de 500 propriétés «bord de l'eau» à vendre ces jours-ci, indique Guylaine Pelletier, courtière chez Royal LePage Harmonie, forte de 25 ans d'expérience. «Les acheteurs ont le choix. Si on recule de quatre ans, les propriétés partaient beaucoup plus vite», fait-elle remarquer.

Une maison sur deux s'est vendue sous les 130 000$ à Rawdon, dans les 12 derniers mois, selon les données de Centris.ca. Le prix médian s'élève 200 000$ à Saint-Donat et à 110 000$ à Saint-Gabriel-de-Brandon.

Pour les propriétés riveraines, les prix moyens varient de 125 000$ à 400 000$, selon que les lacs soient navigables ou pas.

Estrie

Le prix des condos tourne autour de 95 000$, dans la région d'Orford, 150 000$ à Magog et 190 000$, à Bromont, dans la dernière année. En ce qui a trait aux maisons unifamiliales, il faut s'attendre à payer 200 000$ à Magog, 240 000$ à Orford et 250 000$ à Bromont, si on se fie au prix médian des ventes conclues par les courtiers immobiliers au cours des 12 derniers mois.

Le gros de la demande est canalisé par les propriétés avec vue, situées dans un secteur paisible, soutient M. Charbonneau. «À 250 000$, il est possible d'acheter une maison avec un accès au lac Memphrémagog», précise Christian Longpré, courtier chez Royal LePage Au Sommet, de Magog.

Selon Re/Max, les prix pour un bord de l'eau en Estrie commencent à 220 000$, pour les plus petits cours d'eau. Les stocks sont abondants avec 325 propriétés «bord de l'eau» à vendre au printemps. Par contre, les plus beaux plans d'eau des Cantons-de-l'Est, les lacs Massawippi, Brome et Memphrémagog, ne sont accessibles que pour les nantis d'entre nous.

Le créneau de la propriété luxueuse offre de belles occasions, d'après M. Charbonneau. «Nous avons une ferme de 200 acres, avec maison ancestrale et une grange magnifique, dans un coin très sympathique et privé que nous offrons sous le million de dollars. Elle se serait vendue 200 000$ de plus il y a trois ou quatre ans.»

À qui la chance?

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Qu'est-ce qu'on peut s'acheter?

100 000$

> Condo de ski à Orford, 1 chambre à coucher (c.c.)

> Chalet 3 saisons dans Lanaudière, bord de rivière ou d'étang, petit terrain, à plus de 90 minutes de Montréal

200 000$

> Condo de ski 2 c.c. à Orford

> Bord de lac non navigable dans Lanaudière

> Condo de ski de 1 c.c. à Station Tremblant

300 000$

> Chalet 3 saisons au lac Bowker, en Estrie

> Maison 4 saisons, en bordure d'un lac navigable dans Lanaudière

> Condo de ski de 2 c.c. et 2 sdb à Tremblant

400 000$

> Propriétés luxueuses dans Lanaudière

750 000$

> Propriétés luxueuses en Estrie et dans les Laurentides