La femme d'affaires Denise Verreault, des Méchins dans le Bas-St-Laurent, et son conjoint Richard Beaupré réclament 3 millions de dollars à l'avocat Jean-Pierre Desmarais et au cabinet Lapointe Rosenstein Marchand Melançon.

La poursuite a été rendue publique hier au palais de justice de Montréal. Elle s'ajoute à la longue liste de recours judiciaires dans le dossier Fondation Fer de Lance (FFDL), pour lequel l'Autorité des marchés financiers (AMF) réclame des sanctions sévères.

Denise Verreault, active dans le secteur maritime, a confié 2 millions de dollars à Jean-Pierre Desmarais en octobre 2007 et son conjoint, 1 million. L'argent devait être investi dans une ingénierie financière de l'organisation FFDL. Leur placement devait rapporter environ 6% par année. D'autres investisseurs s'étaient fait promettre des rendements variant entre 20 et 300% par an.

En juillet 2009, les fonds ont été bloqués à la demande de l'AMF. L'organisme de réglementation accuse l'organisation, son promoteur Paul Gélinas et l'avocat Jean-Pierre Desmarais, entre autres, d'avoir fait du courtage sans permis et sans prospectus, en contravention de la Loi sur les valeurs mobilières. L'AMF réclame une peine d'emprisonnement de cinq ans moins un jour pour Me Desmarais et M. Gélinas, en plus d'une amende de 1 million de dollars chacun.

Selon les documents déposés en cour, FFDL avait promis aux investisseurs que les fonds étaient garantis et investis sans risque. Denise Verreault et son conjoint affirment que Me Desmarais était en conflit d'intérêts, car il représentait à la fois les investisseurs et la Fondation. De plus, ils soutiennent que la firme d'avocats pour laquelle travaillait alors Me Desmarais (Marchand Melançon) doit aujourd'hui leur remettre leur argent placé dans le compte en fidéicommis, puisque la firme ne serait pas visée par l'ordonnance de blocage de l'AMF.

La mission de la Fondation est «d'utiliser tous les moyens disponibles pour améliorer la qualité de vie du genre humain». Ses investissements sont notamment faits par l'entremise des îles Turks et Caicos, paradis fiscal.

Quelque 7,7 millions seraient dus aux 34 investisseurs, mais l'AMF n'a récupéré que 5,8 millions. Les investisseurs réclament le déblocage des fonds depuis deux ans. Joint au téléphone, Jean-Pierre Desmarais n'a pas voulu faire de commentaires.