Les 780 travailleurs en lock-out de l'usine Rio Tinto Alcan à Alma ont accepté jeudi soir l'entente de principe conclue lundi entre le syndicat des Métallos et la direction de l'usine.

Dans une déclaration transmise par communiqué, le Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, a précisé que le vote avait été positif à 82,8 pour cent pour les travailleurs de l'accréditation horaire, 92,5 pour cent chez les syndiqués du Centre de revêtement des cuves, et de 83,3 pour cent du côté des employés de l'accréditation bureau. Il s'agissait des trois unités syndicales appelées à se prononcer sur l'entente.

Selon Marc Maltais, président du Syndicat des travailleurs de l'aluminium d'Alma, le bilan des négociations s'inscrit en demi-teinte, puisque l'oeuvre «n'est pas achevée» en matière de protection des emplois déjà existants et de l'encadrement de la sous-traitance.

Une soixantaine de postes ont cependant été supprimés au Centre de revêtement des cuves. Les employés pourront être replacés dans l'une des usines de l'aluminerie.

M. Maltais a par ailleurs souligné le courage des membres du syndicat et de leurs familles qui «n'ont jamais abandonné malgré six mois de lock-out».

Du côté de Rio Tinto Alcan, la direction s'est dit heureuse de l'acceptation de l'entente de principe par ses employés. Selon un représentant de la compagnie, Étienne Jacques, cet accord permettra de protéger la compétitivité de l'usine d'Alma et d'assurer son avenir.

Au cours des prochains jours, la direction de Rio Tinto Alcan amorcera le retour au travail progressif des employés et débutera par la suite le redémarrage graduel des cuves.

Au Lac-Saint-Jean, la population de la ville a suivi avec intérêt le déroulement du conflit.

Après avoir été suspendues pendant des mois, les négociations avaient repris à la fin du mois de mai en présence d'un conciliateur du ministère québécois du Travail.

Selon le maire d'Alma, Marc Asselin, le conflit qui durait depuis le 1er janvier a eu un impact majeur sur plusieurs acteurs économiques locaux en périphérie de l'aluminerie.

«On parle entre autres des petites et moyennes entreprises de service et des sous-traitants, des entreprises locales qui, elles aussi, ont dû reporter les contrats qu'elles avaient. Il y a des personnes qui ont été en chômage durant cette période aussi. Il y a eu un effet domino.»

Bien qu'aucun chiffre officiel n'ait été rendu public sur cet impact, le maire Asselin a indiqué que les estimations font état d'environ 300 travailleurs touchés de plein fouet par ce conflit qui n'est pas le leur.

Même si Alma n'est pas une ville monoindustrielle, le poids disproportionné de son aluminerie dans l'économie locale lui en a donné des allures depuis le début de 2012.

Cette retenue s'est manifestée jusque dans les dépenses de la Ville, reconnaît Marc Asselin. «Nous avons effectué les dépenses prévues au budget mais il arrive parfois que des imprévus se produisent et qu'on doive ajouter des fonds, et de ce côté-là, nous avons été prudents. Dans l'ensemble, beaucoup d'entreprises - du côté des commerces, entre autres -, ont été prudents également en ce qui a trait à leurs inventaires, ne sachant pas quand le conflit se réglerait.»

Durant le litige, les syndiqués avaient également dénoncé l'exploitation des barrages de Rio Tinto Alcan, qui a continué de vendre sa production d'électricité à Hydro-Québec.