Genivar (T.GNV) estime que son ambitieux plan de croissance pour ses activités de consultation en ingénierie et en construction ne souffrira pas du nuage de corruption qui flotte au-dessus de l'industrie québécoise de la construction.

Le chef de la direction de l'entreprise, Pierre Shoiry, a bien accueilli jeudi les efforts de la commission Charbonneau, qui visent notamment à assainir la mauvaise image qu'a le public québécois de l'industrie de la construction.

«J'appuie totalement tout ce que le gouvernement peut faire pour améliorer la perception du public et la confiance du public vis-à-vis de notre industrie», a-t-il déclaré après l'assemblée annuelle des actionnaires de la société.

La commission d'enquête publique, qui a été lancée officiellement cette semaine et dont les audiences débuteront le mois prochain, a pour mandat d'examiner les liens présumés de cette industrie avec les groupes criminels et la corruption.

Pendant que plusieurs s'attendent à ce que cet exercice expose les problèmes de l'industrie, Genivar juge que l'information ne devrait pas effrayer les cibles potentielles d'acquisitions.

«Les gens apprécient ce qu'ils voient chez Genivar. Nous avons réalisé plus de 50 acquisitions chez Genivar depuis notre entrée en Bourse et je dirais qu'en ce moment, les acquisitions que nous avons réalisées sont nos meilleures références.»

La société établie à Montréal veut faire grimper ses revenus annuels de 1,5 milliard $ d'ici trois ans, principalement par l'entremise d'acquisitions au Canada et ailleurs dans le monde.

Ses efforts lui ont valu un appui financier des deux plus grands gestionnaires de régimes de retraite du Canada. L'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada et la Caisse de dépôt et placement du Québec se sont chacune emparé d'une participation de 10 pour cent dans Genivar pour 80 millions $.

En 2011, Genivar a racheté 10 sociétés et engrangé un bénéfice de 50 millions $ à partir d'un chiffre d'affaires de 651,9 millions $.

Entre-temps, M. Shoiry a fait remarquer que Genivar n'avait pas remporté de contrats aux dépens de son rival de plus grande taille, SNC-Lavalin [[|ticker sym='T.SNC'|]], dont la réputation a été ternie par des problèmes internes - incluant une enquête policière et la découverte de paiements irréguliers de 56 millions $.

«Nous n'avons jamais compté sur les problèmes des autres firmes pour faire croître nos affaires», a-t-il poursuivi, notant que le modèle d'affaires de Genivar était différent puisque la société ne fait pas de construction.

En outre, une vérification des politiques internes de Genivar a conclu qu'elle respectait en tous points les recommandations faites à la suite d'une enquête indépendante chez SNC pour améliorer ses contrôles internes.

En plus voir à la croissance de ses activités dans les provinces de l'Atlantique, dans l'Ouest canadien et en Ontario, Genivar étudie des occasions d'affaires dans d'autres pays industrialisés comme les États-Unis, l'Australie, le Royaume-Uni et la France.

«Nous regardons dans des pays industrialisés dont les industries suivent des modèles semblables à ceux que nous avons au Canada et nous croyons qu'en ce moment, il y a de bonnes occasions pour réaliser une expansion mondiale», a expliqué M. Shoiry.

Certains marchés ont connu des difficultés économiques, ce qui fait en sorte que certaines firmes de bonne réputation y représentent de meilleures occasions.

Mais Genivar n'a pas d'intérêt dans les pays d'Europe de l'Est, ni dans le Portugal ou l'Espagne.

«Notre stratégie n'a jamais été de rechercher des sociétés en difficultés, nous recherchons de bonnes entreprises et, de toute évidence, notre stratégie internationale prévoit des acquisitions plus importantes.»

L'action de Genivar a pris jeudi 2 cents à la Bourse de Toronto, où elle a clôturé à 24,21 $.