Une tâche difficile que celle de gérer le Canadien de Montréal? Le nouveau directeur général du Tricolore, Marc Bergevin, le saura bien assez vite. Quatre gestionnaires du Québec inc. donnent des conseils à la recrue du Canadien, entrée en poste hier.

Savoir écouter

«La plus grande force des gestionnaires de haut niveau, c'est de savoir écouter les gens autour d'eux. En plus d'écouter, le nouveau directeur général du Canadien devra établir un plan et mobiliser ses troupes autour de ce plan. Le Canadien n'est pas qu'un club de hockey ou une entreprise, c'est une institution au Québec. M. Bergevin a un double rôle: faire performer l'équipe et la faire rayonner au sein de la communauté québécoise. Heureusement, il a des qualités de gestionnaire et il a été «sur le terrain» (il a joué 20 saisons dans la LNH). J'ai bien aimé le processus de sélection du Canadien, notamment avec l'arrivée de Serge Savard, un gagnant qui connaît les rouages de l'organisation.»

- Luc Bernard, vice-président directeur, services financiers aux particuliers et aux PME, de la Banque Laurentienne

S'affirmer de façon réfléchie

«En gestion, le capitaine est garant du plan stratégique. Ce sera lui qui décidera comment mettre en oeuvre sa stratégie. Il doit s'affirmer, mais sans prendre de décisions draconiennes dès le départ. Il doit se faire une tête, s'assurer de disposer des bonnes informations et de ne pas succomber aux jeux politiques internes typiques lors de l'arrivée d'un nouveau patron. Il doit prendre le temps nécessaire pour bien s'affirmer, même si les dossiers de Subban, Price, Gomez et du repêchage sont pressants.»

- Oona Stock, associée de la firme de consultation SECOR

Garder le cap sur son plan

«À Montréal, tout le monde a une opinion sur le travail du directeur général du Canadien. Il ne doit pas se laisser déranger par les distractions. Il a été engagé pour sa compétence et il doit avoir confiance en son plan. On peut regarder ce que font les autres équipes, mais on ne doit pas se définir par rapport à elles. Il y a une saine mais forte concurrence dans l'industrie du jeu vidéo à Montréal. On regarde ce que les autres font, mais on garde le cap sur notre plan.»

- Martin Carrier, directeur du studio de jeu vidéo de Warner Brothers à Montréal

Mieux communiquer (et engager plus de francophones!)

«La communication doit être plus ouverte qu'avec son prédécesseur. Il doit mieux communiquer avec les partisans, même si certains sont un peu fanatiques, tout en faisant attention de ne pas trop en dire afin de garder quelques cartes dans son jeu. Il doit aussi faire en sorte de ramener plus de francophones dans l'équipe et dans l'entourage de l'équipe. Nous sommes Québécois et nous avons une certaine fierté. Les joueurs québécois seraient peut-être plus motivés à jouer pour le Canadien qu'une bande de joueurs étrangers. On voit présentement durant les séries plusieurs francophones qui s'illustrent...»

- Alain Lemaire, président et chef de la direction de Cascades