Les écoles de commerce montréalaises n'ont jamais été aussi populaires. Selon des chiffres obtenus par La Presse Affaires, elles battent tous les records quant au nombre de demandes d'admission pour le prochain trimestre d'automne.

C'est à HEC Montréal que l'on note la plus forte augmentation: 16% en un an pour les programmes de premier cycle avec un total de 3943 requêtes. L'École des sciences de la gestion de l'UQAM (ESG) parle pour sa part d'un bond de 8% dans les demandes totales pour la même période. Quant à la John Molson School of Business de l'Université Concordia, elle compte 359 demandes de plus que l'an dernier (4252 en tout), pour une hausse de 9%. Pourquoi? Les réponses varient.

Un emploi, et vite

Selon le vice-doyen aux études de l'ESG, Benoît Bazoge, c'est surtout pour une question pratique. «Les jeunes sont de plus en plus terre à terre. Ils choisissent des études qui leur garantissent un emploi, dit-il. Le domaine des affaires leur offre cette possibilité. Souvent, nos étudiants sont recrutés avant même d'avoir reçu leur diplôme.»

Chez les comptables (CA et CMA), qui ont mené d'intenses campagnes de recrutement en affichant dans les universités, les cégeps et le métro, on croit que c'est la perception qui a changé, faisant de leur profession l'une des plus populaires auprès des futurs étudiants. «[Nous sommes] plus visibles ces dernières années et le grand public est mieux à même de comprendre l'importance de [notre] rôle, d'où l'intérêt renouvelé de la relève», croit la vice-présidente, stratégie, affaires externes et communications, de l'Ordre des CA, Christine Montamat.

«Nous sommes convaincus que notre stratégie publicitaire contribue à rafraîchir la perception de la profession», ajoute son homologue à l'Ordre des CMA, Lyne Lortie.

De telles campagnes de dépoussiérage pourraient avoir eu un effet semblable sur d'autres choix de carrière. Les courtiers hypothécaires en ont fait, les conseillers financiers aussi. «Nous sommes des conseillers en placement trop honnêtes pour être connus», clamaient-ils l'an dernier sur des panneaux routiers. Même les universités font de la publicité pour rendre leurs disciplines plus «cool».

Quoi qu'il en soit, cela fait maintenant quelques années que les écoles observent un intérêt accru pour la gestion et l'administration. «On reçoit toujours plus de demandes», confirme Christine Mota, porte-parole de Concordia. Un engouement qui atteint aussi les deuxième et troisième cycle. Les demandes d'inscriptions pour les études de niveau maîtrise ou doctorat ont bondi de 4% en un an à HEC Montréal et de 40% en cinq ans à l'ESG.

«Beaucoup de nos inscrits sont déjà sur le marché du travail. Soit ils font un retour aux études, soit ils veulent se perfectionner ou se spécialiser tout en travaillant», explique Benoît Bazoge. Pour cette raison, moins d'étudiants choisissent une maîtrise avec mémoire. «Les gens viennent plus pour le contenu que pour le diplôme.»

Popularité du MBA

Parmi les formations les plus sollicitées au premier cycle figurent celles de finance, de comptabilité, de marketing, d'affaires étrangères et de gestion. Au deuxième cycle, c'est sans surprise le MBA qui l'emporte. Mais attention: plus de demandes ne veut pas dire plus d'inscriptions. La plupart des programmes sont contingentés. «C'est une bonne nouvelle pour nous, dit M Bazoge. Ça nous permet de prendre les meilleurs.»

Au premier cycle, les filles font autant de demandes d'admission que les garçons, un peu plus à l'UQAM.