Volatilité boursière? Conjoncture économique embrouillée? Le contexte est difficile pour les entreprises qui veulent se capitaliser en vendant de nouvelles actions aux investisseurs boursiers.

Au Québec seulement, le nombre d'émissions de titres par les entreprises étaient en fort recul en fin d'année 2011, révèlent les données obtenues auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF).

Lors des trois mois d'octobre à décembre, seulement 10 entreprises sous juridiction de l'AMF parce qu'elles ont leur siège social au Québec ont effectué des émissions d'actions ou de titres de dette négociables.

Il s'agit d'un nombre réduit de plus de moitié (-60%) à celui du trimestre correspondant un an plus tôt. Et inférieur d'un quart (-28%) au nombre recensé au quatrième trimestre de 2009, une année pourtant marquée au fer rouge en Bourse avec une grave crise financière.

La raréfaction des émissions à la fin 2011 a terni le relevé pour toute l'année qui avait pourtant bien commencé. Les entreprises basées au Québec ont lancé 37 émissions durant 2011. C'est 43% de moins que les 65 émissions faites en 2010, et 12% de moins qu'il y a deux ans.

«Tant que la conjoncture économique et boursière ne sera pas stabilisée, le marché des émissions d'actions d'entreprises sera moins favorable», a commenté Alain Auclair, directeur du financement corporatif chez Valeurs mobilières UBS.

«En contrepartie, avec les taux d'intérêt faibles, le marché est bon pour les titres à revenus comme les obligations corporatives et les actions privilégiées des institutions financières.»

Quant aux capitaux recueillis par les entreprises, ils sont aussi en baisse en 2011. Toutefois, cette baisse en valeur est beaucoup moins prononcée que celle du nombre d'émissions, montrent les données de l'AMF.

Les entreprises basées au Québec ont émis des titres pour 25,4 milliards en 2011. C'est 5% ou 1,5 milliard de moins que les 26,9 milliards obtenus en 2010, mais un peu plus que les 24,9 milliards de 2009.

Par ailleurs, ces montants doivent être considérés en fonction de certaines émissions de grande ampleur qui ont été effectuées par des institutions financières et de grosses entreprises.

D'une part, ces émissions milliardaires concernent souvent des titres à revenus qui sont recherchés par les investisseurs dans un contexte de faible taux d'intérêt et de volatilité boursière. D'autre part, ces émissions de grande ampleur sont souvent échelonnées sur plusieurs mois après leur homologation par des régulateurs boursiers.

L'an dernier, les grosses émissions de titres à revenus fixes ont eu lieu chez Bell Canada (3 milliards) et la Banque Royale (15 milliards), laquelle demeure sous première juridiction de l'AMF malgré sa direction torontoise.

En 2009, de grosses émissions de titres à revenus furent réalisées par la Banque Nationale (5 milliards), le tandem Power Corp/Financière Power (2,5 milliards) et Capital Desjardins (3 milliards).