Appelée à commenter notre tableau, la société Couche-Tard a relativisé les résultats en faisant valoir que les dépanneurs ont un taux de roulement de personnel élevé, ce qui est susceptible d'influer à la hausse le dépôt de plaintes. «Le nombre de plaintes doit être distingué du nombre de condamnations. Une révision du registre de la Commission des relations du travail indique une excellente performance de Couche-Tard en ressources humaines, compte tenu du nombre d'employés», soutient la directrice du marketing, Mélissa Lessard, dans un courriel.

Les données de la CNT concernent effectivement le nombre de plaintes déposées et non le nombre de plaintes fondées. Ce dernier chiffre n'est malheureusement pas disponible. Précisons qu'avant d'accepter une plainte au téléphone, la CNT en vérifie la recevabilité.

À titre d'exemple, Sears Canada, au Québec, a relevé le dépôt de 120 plaintes pour la période visée par notre enquête. Le détaillant explique toutefois que des plaintes de nature pécuniaire peuvent avoir été traitées à Toronto. Du lot de 120 plaintes, dit Michel Potvin, directeur régional RH pour le Québec, 85 ont été réglées à l'amiable, 13 ont été retirées par l'employé avant leur aboutissement et 22 ont été rejetées par la CNT. Aucune n'a abouti à un jugement au pénal.

Les autres entreprises jointes, notamment Dollarama et Home Depot, nous ont toutes dit prendre des plaintes à la CRT au sérieux. Wal-Mart défend sa directive de la porte ouverte qui permet, selon elle, de discuter des problèmes en temps opportun.

Corporation Sun Media soutient que l'information est de nature confidentielle, dans un courriel de Me J. Serge Sasseville, vice-président, affaires corporatives et institutionnelles de Quebecor. C'est la seule entreprise parmi les sept jointes par La Presse Affaires qui a offert cette réponse.

La CNT traite environ 30 000 plaintes par année. De 100 à 125 plaintes seulement font l'objet d'un jugement au pénal chaque année. Parmi les 10 entreprises figurant au tableau, seul le Home Depot de Vaudreuil-Dorion a été condamné au pénal, le 1er septembre 2010, pour avoir refusé de fournir le registre des salaires. Il a été condamné à une amende de 865$. Des processus visant à mettre IQT Laval et IQT Limitée en faillite sont aussi en cours.