On savait la Chine et l'Inde déjà attirées par le Plan Nord et ses ressources. Voilà que les États-Unis déclarent leur intérêt pour le projet gouvernemental. Vantant le projet sous toutes ses facettes à Montréal plus tôt cette semaine, un conseiller commercial américain a offert l'aide de l'ambassade des États-Unis pour promouvoir les occasions qu'offre aux investisseurs privés ce «projet historique».

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Richard Steffens, conseiller aux affaires commerciales à l'ambassade des États-Unis au Canada, a fait un discours dans le cadre d'un colloque sur le Plan Nord rassemblant des gens d'affaires, spécialistes, élus locaux et représentants autochtones. D'entrée de jeu, il a affirmé que, dans un contexte où le développement énergétique et des ressources naturelles sera un facteur important pour la compétitivité des économies nord-américaines, «le Plan Nord est visionnaire et potentiellement vital».

M. Steffens a loué le projet pour sa perspective à long terme et son approche de «développement durable et équilibré». Il a spécialement salué ce qu'il perçoit comme la place importante laissée au secteur privé, notamment dans le financement, la construction et l'exploitation des infrastructures. À ce chapitre, «le Plan Nord considère un intelligent mélange d'options», dit-il.

«Certains des projets d'infrastructures du Plan Nord seront difficiles à financer par l'entremise des méthodes traditionnelles, et il vaut la peine de considérer des partenariats public-privé et d'offrir des concessions à long terme au secteur privé pour construire, entretenir et exploiter des infrastructures», ajoute-t-il.

M. Steffens va plus loin et suggère une participation du secteur privé dans le Plan Nord dans le domaine des services aux communautés. Il propose par exemple de confier au privé l'exploitation d'une chaîne de «cliniques-pharmacies» dans le Nord ou de centres de formation dédiés à combler les besoins des employeurs de la région. Ce concept public-privé permettrait selon lui à l'État de fournir les services «à un coût minimal».

Des fournisseurs américains pourraient certes trouver leur compte dans le Plan Nord, que ce soit sur le plan des infrastructures ou des projets industriels. M. Steffens a mentionné à deux reprises le rôle de la U.S. Export-Import Bank, qui peut financer «à un coût relativement bas» des grands projets quand ils comprennent l'achat d'équipement ou de matériel aux États-Unis. L'institution américaine dispose aussi de programmes spéciaux pour financer des projets d'énergie propre et renouvelable.

«Dans plusieurs cas, les banques d'exportation peuvent fournir un pourcentage très significatif du financement pour les projets du Plan Nord», a souligné le conseiller, responsable au Canada de la Stratégie nationale d'exportation lancée en 2010 par le président Obama.

Attirer l'attention de Wall Street

Même si le Plan Nord, avec ses 80 milliards de dollars d'investissements prévus, a l'ampleur nécessaire pour susciter l'intérêt, M. Steffens note que «le Canada n'est pas la saveur du mois pour les investisseurs». Les marchés émergents accaparent toute l'attention de la plus grande partie de Wall Street, soutient M. Steffens. «L'idée que le Canada est un endroit avec d'énormes ressources inexploitées [...] est une nouvelle idée à New York.»

«Il sera nécessaire de promouvoir ces occasions [du Plan Nord], et de les promouvoir vigoureusement. Et l'ambassade américaine est prête et veut travailler avec vous là-dessus.»