Le cinéphile en Pierre Raymond est parfois un peu triste quand sa boîte remporte un gros contrat à Hollywood. «Quand ils viennent nous voir avec un scénario qui n'est pas à la hauteur, on se dit que ça va être un film d'images», dit-il.

Le président d'Hybride s'en confesse: son film préféré n'est pas riche en effets spéciaux. En nomination comme meilleur film étranger aux Oscars, le long métrage Les choristes raconte plutôt l'histoire d'une chorale dans une maison de rééducation pour enfants. «Au cinéma, c'est l'histoire qui me fait carburer d'abord et avant tout, dit-il. Comme toute nouvelle technologie, les effets spéciaux ont malheureusement été grandement utilisés pour compenser certaines faiblesses, notamment le scénario. Ça m'attriste. C'est mieux quand tu as une bonne histoire et des bons effets spéciaux.»

Pierre Raymond est aussi sceptique quant à l'avenir du 3D au grand écran. «J'aime beaucoup le 3D, mais il doit être bien utilisé, dit-il. Parfois, c'est un peu n'importe quoi. C'est souvent du faux 3D mais ça réussit au box-office pour l'instant. Le 3D est comme un nouvel instrument de musique dont les gens aiment le son. Le producteur dit qu'il faut de cet instrument, mais tu n'as pas toujours quelqu'un qui sait en jouer dans ton orchestre.»

En 3D, Hybride a appris du meilleur: James Cameron, dont le film Avatar a lancé la mode au box-office. «Cameron ne demandait pas de «moments 3D» comme d'autres réalisateurs, dit Pierre Raymond. On lui demandait comment ajuster l'image et il nous répondait: Tu l'ajustes comme c'est dans la vie. Tu n'en mets pas plus, pas moins. Il met la 3D au service de l'histoire.»