Montréal affiche une croissance anémique et elle est devenue ingérable après les défusions de 2006, au point où le Québec devrait se doter au plus vite d'un «Plan Sud» pour sauver sa métropole.

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C'est ce que fait valoir Mario Lefebvre, directeur du centre des études municipales au Conference Board, dans un cri du coeur publié ce matin.

«Le Québec a des ressources, comme l'hydro-électricité, une population hautement scolarisée et de nombreuses autres... mais il lui manque quelque chose, écrit-il. Le vrai problème, c'est Montréal.»

M. Lefebvre souligne que la croissance annuelle du produit intérieur brut (PIB) montréalais  a dépassé 2% seulement neuf fois au cours des 25 dernières années, dont deux fois à peine dans la dernière décennie.

Étant le poids de Montréal dans l'économie du Québec, cette sous-performance a contribué à maintenir la croissance provinciale en deçà de la moyenne canadienne depuis 25 ans. Celle-ci s'est élevée à 2% au Québec pendant cette période, contre 2,4% dans le reste du pays.

«Pourtant, personne ne fait le lien entre les difficultés de la RMR et celles de la province dans son ensemble, écrit Mario Lefebvre. Le Québec s'est doté d'un "Plan Nord" pour le développement économique du Nord; il lui faut maintenant un "Plan Sud" axé sur la "renaissance" de Montréal.»

L'économiste attribue une partie des difficultés de la métropole à sa structure très lourde, devenue encore plus complexe après les «défusions» partielles de 2006.

Le piètre état des infrastructures, dont le pont Champlain et l'échangeur Turcot, nuit aussi à son économie.

Malgré le ton pessimiste de son bref rapport, Mario Lefebvre estime qu'il n'est «pas trop tard» pour renverser la vapeur. Les (très) nombreux intervenants des secteurs public et privé doivent toutefois s'unir et travailler de concert pour parvenir à remettre Montréal sur les rails, conclut-il.

Plus de détails dans La Presse Affaires demain