Le marché des hôtels de Montréal prend du poil de la bête avec le retour des touristes. La valeur des établissements augmente et des promoteurs s'activent à combler le vide laissé par la disparition récente d'hôtels du centre-ville.

«Le marché est en train de revenir, constate Alam Pirani, directeur exécutif de Colliers International Hotels, une entreprise de consultation immobilière spécialisée dans l'hôtellerie. Il n'y a toujours pas assez de voyageurs américains, mais c'est en voie de s'améliorer. Ce qui compense, ce sont les touristes internationaux.»

Les établissements hôteliers doivent rivaliser d'ingéniosité pour maintenir leurs marges. La construction de milliers de nouvelles chambres dans la dernière décennie a provoqué une concurrence qui a poussé les prix à la baisse. Pendant que les tarifs stagnent, les salaires, dépenses d'ameublement et frais en tout genre augmentent, compliquant la tâche des gestionnaires d'hôtels.

Malgré tout, le marché des hôtels reprend, en grande partie parce que les taux d'occupation grimpent (voir tableau).

« Il y a eu une augmentation significative du nombre de chambres et, malgré cette augmentation, la demande a continué à croître, observe Gilles Larivière, président de Horvath HTL Canada, une firme de consultation dans le domaine hôtelier. La demande n'a pas cassé de façon dangereuse, même si elle a cassé pendant la crise économique, comme elle le fait dans chaque crise économique. »

Dans ces conditions, les hôtels redeviennent un placement intéressant pour les investisseurs. Le Groupe Canvar a récemment mis en chantier un immeuble de 40 étages dans lequel on trouvera des appartements et un Marriott Courtyard. Ce promoteur a aussi réalisé le 400, Sherbrooke Ouest, un immeuble locatif haut de gamme qui héberge le Hilton Garden Inn.

« Nous ne créons pas de nouvelles chambres, précise le directeur du projet au Groupe Canvar, Marc Varadi. Nous ne faisons que combler un manque. »

Trois hôtels, dont le Marriott Courtyard, avaient en effet été achetés par l'Université McGill pour les convertir en résidences. Selon les observateurs, il y a peu de chances qu'un nouvel hôtel vienne se greffer aux projets en cours.

« Aujourd'hui, essayer de construire un immeuble qui n'héberge qu'un hôtel, c'est difficile à rentabiliser, affirme Alam Pirani. Je n'anticipe pas l'ajout de beaucoup de chambres sur le marché. »