La société de produits forestiers AbitibiBowater (T.ABH) a amélioré ses résultats financiers au deuxième trimestre.

Les résultats d'AbitibiBowater [[|ticker sym='T.ABH'|]] ont pris du mieux au deuxième trimestre et l'entreprise montréalaise prévoit que la tendance se poursuivra jusqu'à la fin de l'année.

«Bien que les perspectives économiques générales soient peu reluisantes, je suis persuadé que les efforts que nous mettons à réduire nos coûts et notre dette devraient nous permettre d'afficher de meilleurs résultats financiers pour le second semestre de l'exercice», a commenté mercredi le grand patron d'Abitibi, Richard Garneau.

Au cours de la période qui a pris fin le 30 juin, le fabricant de papier, de pâte et de bois a enregistré des profits nets de 61 millions $ US (63 cents US par action). Il s'agit d'une amélioration notable par rapport à la perte nette de 297 millions $ US (5,15 $ US par action) subie il y a un an et au bénéfice net de 30 millions $ US (31 cents US par action) dégagé au premier trimestre de 2011.

En excluant un gain sur devises, les frais reliés à la fermeture d'installations, les produits de vente d'actifs, les charges de restructuration et le versement d'indemnités de départs, le bénéfice net ajusté a atteint 69 millions $ US (71 cents US par action).

Ces résultats ont largement surpassé les attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de 23 cents US, selon Thomson Reuters.

M. Garneau s'est félicité qu'AbitibiBowater ait pu réussir cette performance en dépit de la hausse des dépenses découlant de la force du dollar canadien, d'importants travaux d'entretien et de l'augmentation du prix des matières premières.

Il faut toutefois dire que l'entreprise a pu bénéficier d'une subvention de 19 millions $ US versée par le gouvernement ontarien dans le cadre d'un programme énergétique.

Les ventes trimestrielles ont totalisé 1,2 milliard $, en hausse de 1,5 pour cent.

«Les prix de nos produits de pâte et papier se sont améliorés durant le deuxième trimestre», a noté le PDG.

La demande mondiale pour le papier journal - le principal produit d'AbitibiBowater - a continué de diminuer, la baisse atteignant 5,1 pour cent pour les six premiers mois de 2011 par rapport à l'an dernier. Même l'Asie a essuyé un recul.

Du côté du papier de bureau, la demande est en baisse de 7,1 pour cent depuis le début de l'année et les observateurs de l'industrie n'entrevoient toujours pas la reprise que l'on constate habituellement à l'automne.

Malgré tout, AbitibiBowater a pu hausser ses revenus et sa rentabilité dans ces secteurs au deuxième trimestre. Et selon Richard Garneau, les perspectives ne sont pas aussi mauvaises qu'on pourrait le croire.

«Malgré l'instabilité des marchés, nous continuons de prévoir une croissance de la consommation (de papier journal) dans plusieurs pays outre-mer», a affirmé Richard Garneau.

Pâte

Les résultats du secteur de la pâte commerciale ont toutefois reculé à cause des travaux de maintenance réalisés dans plusieurs usines, lesquels ont coûté 24 millions $ US.

L'avenir s'annonce plus radieux. D'abord, l'entreprise a terminé son programme d'entretien majeur pour l'année. De plus, elle s'attend à ce que la demande et les prix pour la pâte demeurent élevés jusqu'à la fin de l'année.

Le bois d'oeuvre constitue la seule véritable ombre au tableau pour AbitibiBowater. Les mises en chantier aux États-Unis ont beau être à la hausse depuis quelques mois, la perte d'exploitation du secteur a grimpé substantiellement au deuxième trimestre en raison d'une baisse des prix de vente et d'une hausse des coûts d'exploitation.

Grâce aux 300 millions $ US obtenus de la vente d'actifs hydroélectriques en Ontario, AbitibiBowater a pu réduire sa dette de 270 millions $ au cours du trimestre. La dette à long terme de l'entreprise atteint désormais 713 millions $ US, contre 905 millions $ US à la fin décembre. Avant la restructuration judiciaire d'Abitibi, qui a pris fin à l'automne 2010, la dette s'élevait à plusieurs milliards de dollars US.

AbitibiBowater continuera de prioriser la réduction de sa dette, mais devra conserver des fonds pour renflouer ses régimes de retraite, fortement sous-capitalisés. L'entreprise se gardera également une marge de manoeuvre pour effectuer d'éventuelles acquisitions.

Changements à la haute direction

La haute direction d'Abitibi amorcera plus tard ce mois-ci une nouvelle période de transition. Huit mois après l'arrivée de M. Garneau au poste de président et chef de la direction, Jo-Ann Longworth, 50 ans, deviendra chef des services financiers le 31 août.

Cette ancienne de Quebecor World et d'Alcan remplacera William Harvey, qui recevra une prime de départ de 1,35 million $ US. Ce dernier continuera à offrir ses services comme conseiller à AbitibiBowater pour 40 000 $ US par mois, et ce jusqu'au 31 mars 2012.

Quant à Mme Longworth, elle touchera un salaire annuel de 350 000 $, sans compter les primes de rendement.

Mercredi, l'action d'AbitibiBowater a gagné 13 cents, ou un peu moins d'un pour cent, à 15,54 $, à la Bourse de Toronto.