Le premier ministre Jean Charest défend son Plan Nord et les redevances minières qui seront perçues par Québec, au lendemain de la publication d'une étude du Mouvement Desjardins qui émet des réserves sur le niveau de ces redevances.

Cette étude de Desjardins, dont le quotidien Le Devoir fait état dans son édition de jeudi, laisse entendre que les retombées attendues du Plan Nord ne contribueront pas de façon significative à l'amélioration des finances publiques, surtout si l'on tient compte des investissements publics importants qu'il suppose au départ.

L'étude ajoute que même en ayant bonifié les redevances minières de 12 à 16% dans le budget 2010, le Québec est loin de l'Australie, par exemple.

Interrogé à ce sujet jeudi, alors qu'il était de passage à Montréal pour parler de sa mission commerciale en Chine et au Japon, le premier ministre a soutenu qu'il voyait au contraire d'un bon oeil que le Québec soit moins dépendant des redevances minières que d'autres pays ou régions.

«Il faut faire attention, parce que Desjardins met en relief le fait que le Québec est beaucoup moins dépendant de redevances minières ou de ressources naturelles que le sont d'autres juridictions au Canada comme l'Alberta ou Terre-Neuve-et-Labrador. Ce n'est pas mauvais, ça, dans la mesure où ça veut dire que nos ressources et nos revenus sont plus diversifiés. On ne veut pas être trop dépendant d'un type de ressources», a commenté M. Charest.

«On est très conscient de ça, dans le cas du Plan Nord, qu'on va retirer des revenus qui peuvent être temporaires dans le temps et que le marché va varier. C'est pour ça qu'un pourcentage de ces revenus-là va aller à la réduction de la dette», a-t-il ajouté.

Il a soutenu qu'avec le rehaussement des redevances minières, dans le budget de 2010, le Québec était maintenant classé au-dessus de la moyenne canadienne.

«On est au-delà de la moyenne canadienne. On est très compétitif au niveau des redevances minières. Le Québec est au bon endroit au niveau des redevances», a-t-il tranché.

Dans le cadre de sa mission en Chine et au Japon, qui commencera à la fin du mois, le premier ministre abordera justement le dossier du Plan Nord, entre autres. Il y sera également question de culture, de science, de technologie et d'éducation, a-t-il affirmé à son auditoire de gens d'affaires qui participeront justement à cette mission.

«Les relations que nous avons avec les deux pays sont très importantes. Dans le cas de la Chine, c'est une économie émergente et déjà on a beaucoup intensifié nos échanges commerciaux avec la Chine. Et en plus, le Plan Nord offre une occasion pour nous de présenter les occasions d'affaires et d'investissements au Québec dans le domaine des ressources naturelles», a-t-il expliqué.