Le Fonds de solidarité FTQ a enregistré un bénéfice net de 650 millions de dollars pour l'année financière terminée le 31 mai dernier. Ses 583 235 actionnaires voient la valeur de leurs actions s'apprécier de 3,6% au deuxième semestre 2010-2011, pour atteindre un prix de 25,92$, la plus haute valeur du prix du titre jamais enregistrée.

L'ancien record datait de 2001, à 24,98$ l'action. En 10 ans, le Fonds a connu une forte croissance. Son actif net atteint maintenant 8,2 milliards de dollars, autre record.

Le rendement annuel du fonds atteint 8,8% cette année. L'année précédente, en situation de rebond après la récession, le rendement annuel avait été de 9,2%. «Les rendements obtenus en 2009-2010 et en 2010-2011 sont les meilleurs des 15 dernières années», a souligné Yvon Bolduc, président-directeur général du Fonds FTQ, dans un entretien téléphonique.

Le rendement historique de l'organisme est de 3,5%, sans tenir compte des crédits d'impôt de 30% auxquels donne droit une contribution au Fonds FTQ. Le crédit maximal est de 1500$ par année pour une souscription de 5000$. Avec l'effet des crédits d'impôt, l'actionnaire qui a investi la même somme chaque année aurait obtenu un rendement composé annuel de 9,5% en 10 ans, d'après les calculs du fonds. Ça se compare avantageusement au TSX qui a fait 6% durant la même période.

En 2010-2011, le fonds a particulièrement bien fait avec son portefeuille de titres (actions et obligations), soit dans les 20%. «Le portefeuille obligataire du Fonds a mieux fait que l'indice [de référence]) DEX», a dit M. Bolduc.

En détail, le portefeuille de placements dans les grands marchés financiers a fait 12,3%, avant impôt et taxes sur le capital et frais d'obligations. Sur les mêmes bases, le portefeuille de placements privés québécois a obtenu un rendement de 8,9%. Le ratio des charges totales d'exploitation s'est maintenu à 1,5% du total de l'actif (net).

M. Bolduc était particulièrement fier du volume d'émissions de nouvelles actions, à 698 millions. C'est 40 millions de plus que durant l'exercice précédent. Ce n'est pas un record, toutefois. En 2002, le Fonds en avait vendu pour 870 millions. L'objectif était de 675 millions, lequel restera inchangé pour le prochain exercice.

M. Bolduc et la direction du Fonds font face à une certaine pression en ce sens parce que les rachats d'actions se font de plus en plus importants, vieillissement de l'actionnariat oblige. «Les rachats se sont chiffrés autour de 465 millions. Les entrées nettes de fonds vont être de plus en plus modestes. Ça va être important de renouveler l'actionnariat. Cette année, nous avons eu 27 811 nouveaux actionnaires, un chiffre très intéressant», a qualifié M. Bolduc.

Depuis que le Fonds FTQ n'est plus plafonné en ce qui a trait à l'émission de nouvelles actions, il a recommencé à faire de la publicité. Une nouvelle campagne aura lieu en 2011-2012. M. Bolduc n'a pas voulu dire si le Fonds allait placer ses annonces dans le Journal de Montréal, maintenant que le lock-out est chose du passé. «C'était un cas particulier. On verra», s'est-il contenté de dire.

Au chapitre des investissements, le Fonds a investi une somme de 733 millions dans 161 entreprises québécoises en cours d'année, dont 88 sont de nouveaux partenaires. Le Fonds a tenu à souligner son engagement à l'égard du secteur du bois et de la forêt, de la culture, du capital de risque et du secteur de la relève entrepreneuriale québécoise.