Rien ne va plus au Casino de Tremblant qui reste très loin des objectifs de Loto-Québec au moment de sa construction.

L'établissement comptant 500 machines à sous et 19 tables de jeu a réalisé des ventes de 20,8 millions de dollars en 2010-2011, soit un montant à peine supérieur au chiffre d'affaires de 20,1 millions en 2009-2010. Le hic, c'est que la maison de jeu avait été exploitée pendant neuf mois seulement en 2009-2010, ayant ouvert ses portes le 24 juin 2009. Quoi qu'il en soit, la maison de jeu au pied du Versant Soleil rate les objectifs initiaux de Loto-Québec qui fixait la barre des revenus annuels à 50 millions.

Les projets de construction touristique de la station touristique sont au ralenti depuis la reprise de la station par le fonds Fortress en 2006. Au lieu d'être au coeur d'un village de plus de 1000 logements comme il était prévu, le Casino de Mont-Tremblant, qui a coûté 61 millions, se trouve seul dans son coin.

Dans leur ensemble, les quatre casinos de Loto-Québec ont subi une diminution de leur chiffre d'affaires de 3,3% en 2010-2011. Ni l'introduction du poker ni l'ouverture d'un quatrième casino au Québec, celui de Tremblant, n'ont empêché l'érosion des revenus des établissements de jeux.

En 2010-2011, Loto-Québec obtient avec quatre casinos le même niveau de revenus qu'en 2008-2009 avec trois casinos.

Les chiffres sont tirés des documents déposés à l'Assemblée nationale à l'occasion de l'étude des crédits. Pour l'année se terminant le 31 mars 2011, les revenus sont estimés et pourraient légèrement varier d'ici la parution du rapport annuel en juin.

Dans la dernière année, les revenus baissent de près de 7% au Casino de Montréal, de plus de 5% à celui de Charlevoix et de 2,2% à Gatineau. Les diminutions de revenus touchent autant les machines à sous, les jeux de tables que l'hébergement et la restauration. À Montréal, les revenus de restauration dégringolent de 12,7 millions, ou de 25%.

«M. Cousineau (Alain Cousineau, patron de Loto-Québec) a expliqué la baisse des revenus par le fait que le Casino de Montréal est en rénovation», a dit au téléphone François Bonnardel, député de Shefford et porte-parole de son parti en matière de finance. Lors de l'étude des crédits, il a critiqué le remboursement des dépenses de location de smokings par Loto-Québec à son personnel et à ses administrateurs. Il a aussi montré du doigt certains programmes de formation discutables à ses yeux qu'ont suivis les employés de la société d'État pendant l'année.

«C'est un chantier de 306 millions en quatre ans. Ça fait plus d'un an que les travaux ont commencé. Le défi est de maintenir le Casino de Montréal en exploitation pendant les travaux», explique Jean-Pierre Roy, porte-parole de Loto-Québec.

Au total, les casinos ont réalisé des revenus de 855,3 millions, comparativement à 885,1 millions un an plus tôt, une baisse de 3,3%. Ces résultats ne constituent pas une surprise. Les revenus en provenance des maisons de jeu affichaient une diminution de 3,2% après neuf mois en 2010-2011.

Tout ne descend pas à Loto-Québec: les salaires des hauts dirigeants, eux, n'arrêtent pas d'augmenter. Le salaire de base d'Alain Cousineau, président et chef de l'exploitation, a augmenté de 11,4% en deux ans. Il a reçu 302 319$ en 2010-2011, avant les primes. En 2008-2009, c'était 271 418$. «M. Cousineau a vu son mandat renouvelé avec augmentation de salaire», précise M. Roy. Le salaire de base de Jean Royer, premier vice-président et chef de l'exploitation, et de Claude Poisson, président des opérations, a progressé de plus de 7% depuis deux ans. Le montant des primes pour 2010-2011 n'est pas encore connu.