Le Palais des congrès de Montréal prépare un important projet de modernisation technologique alliant le multimédia, les télécoms sans fil et l'informatique grand public afin de se démarquer davantage des concurrents canadiens et internationaux.

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Ce plan de «plusieurs millions de dollars» avec des partenaires spécialisés du secteur privé vise, d'ici deux ans, à hisser le Palais parmi le «top 3 mondial» des centres de congrès les plus avancés au chapitre des technologies offertes aux organisateurs et aux participants d'événements.

«C'est un projet ambitieux, mais nécessaire pour un centre des congrès inauguré il y a 27 ans. Nous voulons offrir des capacités techniques ultramodernes pour nos clients: avant, pendant et après leur événement», a indiqué Chrystine Loriaux, directrice du marketing et des communications du Palais des congrès.

Les détails de ce virage techno du Palais seront annoncés d'ici quelques semaines.

Mais les dirigeants du Palais ont indiqué hier à La Presse Affaires qu'il comprendrait l'implantation d'un réseau de bornes informatiques multimédias pour les usagers du Palais.

Ces bornes seraient interactives avec des cartes à puce remises aux participants d'événements, ou encore leurs divers appareils personnels de télécommunications sans fil.

Plan stratégique

Pour le PDG du Palais des Congrès, Marc Tremblay, en poste depuis deux ans, ce virage techno fait partie des «avantages uniques et concurrentiels» qui visent à bonifier l'achalandage de l'un des plus importants lieux d'événements à Montréal.

Ces objectifs sont au coeur du «plan stratégique de trois ans» amorcé l'an dernier. Ce plan vise notamment à rehausser la «performance commerciale» du Palais en augmentant son taux d'occupation, surtout avec des événements internationaux.

Ce projet s'ajoute aux «aménagements d'expansion interne» qui sont en cours afin d'augmenter la superficie locative du Palais et sa flexibilité d'utilisation.

Par exemple, la réaffectation d'une partie du grand mail piétonnier intérieur au rez-de-chaussée et le réaménagement d'un hangar pour autocars en salle d'exposition ont accru la «superficie pour événements» à plus d'un demi-million de pieds carrés.

Prochaine étape: le vaste toit plat du Palais des congrès. Le PDG et ses adjoints veulent y aménager quelque 140 000 pieds carrés de salles et de terrasses avec vue panoramique sur le centre-ville, agrémentées d'espaces de «toit vert» avec un jardin maraîcher.

En attendant les feux verts municipal et provincial à ce projet, les efforts de commercialisation du Palais des congrès de Montréal semblent porter fruits.

Il s'est classé finaliste au prix de «meilleur centre de congrès au monde en 2010» décerné par l'Association internationale des centres de congrès.

Une bonne année

Par ailleurs, le Palais vient de conclure (au 31 mars) son exercice 2010-2011 avec un nombre record de 350 événements, dont une trentaine de «gros congrès» avec des milliers de participants chacun, affirme son PDG.

Ces activités auraient généré plus de 200 000 nuitées dans les hôtels montréalais. Aussi un nombre record, presque 50% plus élevé que la moyenne depuis cinq ans.

«Notre collaboration avec le Palais fonctionne très bien. Nous travaillons tous pour obtenir les meilleurs résultats possible», a corroboré William Brown, vice-président de l'Association des hôtels du Grand Montréal, au cours d'un entretien.

Selon Marc Tremblay, le carnet de réservations du Palais des congrès d'ici cinq ans s'est accru de 27% par rapport à son niveau comparable il y a un an. La moitié de ces réservations impliquent des congrès d'importance, doublant la «superficie requise» par rapport aux dernières années.

Quant aux résultats financiers du Palais, le regain d'activité du dernier exercice a poussé ses «revenus autonomes» au-delà des 20 millions de dollars pour la première fois. Il s'agit des revenus liés aux événements: location d'espaces, quote-part des services spécialisés, stationnements.

Si cette tendance financière se maintient, le PDG du Palais des congrès envisage de se passer de la subvention d'exploitation du gouvernement du Québec, qui varie autour de 3 millions par année.

Cette somme est incluse dans la «subvention totale» de Québec, qui a atteint 38 millions en 2009-2010. Cette subvention sert surtout à couvrir les frais financiers (amortissement, dette) et l'impôt foncier du Palais des congrès.