Après avoir passé plus d'un an et demi sous la protection des tribunaux, Ambrilia se débranche du respirateur artificiel. La petite biotech montrélaise a déposé hier une demande de faillite en bonne et due forme, et ses cinq administrateurs ont démissionné.

Ambrilia, jadis inscrite à la Bourse à Toronto, se trouve sous la Loi sur les arrangements avec les créanciers depuis le 31 juillet 2009. La Bourse de Toronto avait radié son titre le 4 mars dernier.

L'entreprise espérait développer de nouveaux médicaments contre le cancer et certaines maladies virales, un projet qu'elle ne mènera pas à terme.

Ambrilia avait pourtant amené l'un de ses produits en phase III, dernier droit de la série de tests que doivent subir les médicaments avant la commercialisation. L'entreprise espérait pouvoir guérir l'agromégalie, rare maladie généralement causée par le cancer qui entraîne une croissance incontrôlée de certains organes.

Les tests sur les patients avaient toutefois été interrompus en juillet 2009 dû aux résultats mitigés et à des difficultés financières.

Les premiers signes de détresse chez Ambrilia ont été publié en septembre 2008, quand l'entreprise a annoncé que ses fonds ne lui permettaient pas de survivre plus de 12 mois. Les marchés entamaient alors leur débandade provoquée par la crise du crédit et les espoirs de renflouer les coffres étaient minces.

Ambrilia [[|ticker sym='T.AMB'|]] avait alors sabré le tiers de ses effectifs, qui sont passés de 43 à 29 employés, en plus de cesser toutes ses activités sur les antiviraux. Une nouvelle stratégie axée sur la liquidation des actifs avait été enclenchée.

La petite boîte montréalaise a aussi été impliquée dans un litige avec Merck au sujet d'une entente de licence, qui a fini par se régler.

Fait curieux, le titre d'Ambrilia avait fait l'objet de mystérieuses variations au début de l'année. Le titre, qui valait 2 cents le 4 janvier, avait bondi à 20 cents le 7 janvier, avant de redescendre. L'entreprise s'était dite incapable d'expliquer ces variations inhabituelles.