Il n'y a pas seulement le pont Champlain qui coûte une fortune à entretenir. Le gouvernement du Québec consacrera 95 millions de dollars dans les 5 prochaines années simplement pour pouvoir assurer la pérennité des installations olympiques.

Le Stade, même s'il ne sert pas beaucoup - son enceinte principale reste fermée l'hiver depuis 1999 -, a plus de 35 ans, âge où de coûteux travaux d'entretien et de remise en état doivent être exécutés.

Au téléphone, la porte-parole de la Régie des installations olympiques (RIO), Sylvie Bastien, indique que les travaux envisagés portent sur la réfection de la structure du stationnement situé à l'angle de la rue Sherbrooke et du boulevard Pie-IX. Il est aussi question de refaire à neuf les vestiaires des femmes au centre sportif. Les dalles de béton composant l'esplanade tout autour du Stade doivent être imperméabilisées et d'autres menus travaux sont aussi prévus.

Le plan quinquennal d'immobilisations autorisé par le gouvernement provincial permettra au complexe, à terme, d'atteindre «un niveau d'investissement annuel s'alignant avec les orientations gouvernementales en ce qui a trait au maintien d'actif», selon ce qu'on peut lire dans le rapport annuel de l'organisme déposé à l'Assemblée nationale le 31 mars.

La dernière inspection générale en 2009 faite par des ingénieurs externes a conclu que les installations olympiques «sont en bonne condition et ne requièrent que des interventions normales pour des bâtiments de cet âge». Des fissures ont tout de même été observées il y a quelques années sur au moins 5 des 34 voussoirs de tête, une situation qui ne présente aucun danger ni urgence, selon la RIO. L'organisme a déjà indiqué que les voussoirs seront réparés au moment de la réfection du toit du Stade.

Le PDG de la RIO ne reviendra pas

D'ailleurs, cet investissement de 95 millions n'a rien à voir avec la toiture. Dans ce dossier interminable, la RIO a annoncé le 20 septembre 2010 qu'elle recommençait le processus à zéro. Jusqu'alors, il était surtout question du toit fixe de 300 millions de SNC-Lavalin. Pendant l'été, des critiques se sont fait entendre sur l'avis d'intention lancé en juin. Certains ingénieurs ont publiquement dénoncé la proximité qui semblait exister entre la RIO et SNC-Lavalin. Le PDG de la RIO, André Gourd, a entamé un congé de maladie le 1er septembre, quelques jours avant la réunion du conseil d'administration de la RIO qui allait décider de lancer un nouvel appel d'offres pour la toiture du Stade.

«M. Gourd n'est pas revenu à son poste et ne reviendra pas. Son contrat, qui était échu depuis le 24 février 2010, n' a pas été renouvelé», dit Mme Bastien. L'intérim est toujours assuré par Nica Gingras, secrétaire générale et directrice du contentieux.

Tant qu'à relancer l'appel d'offres, la Régie en profite pour revoir toutes les possibilités de toiture, fixe comme mobile. Mais, auparavant, la Régie veut faire une réflexion profonde sur la vision d'avenir du Stade et des installations olympiques, explique Mme Bastien. Et, semble-t-il, la population sera consultée. «Nous tenons à réaliser un exercice de réflexion avec l'ensemble des Québécois», écrit la présidente du conseil, Maya Raic, dans le rapport annuel. «Les détails seront connus bientôt», a répondu Mme Bastien quand nous lui avons demandé des précisions sur l'exercice.

Le 26 septembre 2010, l'Action démocratique du Québec avait exigé la tenue d'une commission parlementaire sur l'avenir du Stade olympique. Une idée qu'avait rapidement écartée le gouvernement de Jean Charest, qui craignait de nouveaux délais dans le processus de réfection du toit. Le caractère d'urgence paraît aujourd'hui moins présent.

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RIO: FAITS SAILLANTS

> Pire année depuis 2001 en matière de revenus autonomes, en baisse de 18% par rapport à 2009.

> Un trou dans l'organigramme: la vice-présidence au développement des affaires est vacante depuis trois ans et demi.

> Le mandat de 6 administrateurs est échu; depuis 16 mois dans un cas.

> Quatre membres du conseil ont eu un taux d'absentéisme égal ou supérieur à 20% aux réunions du conseil en 2009-2010. Alexander Werzberger, président de Construction Traklin, n'a assisté qu'à une réunion sur deux du conseil en 2009-2010.