En 2010, les équipes de gestionnaires de la Caisse spécialisées dans la dette immobilière, les infrastructures et les placements privés ont profité du net redressement de la valeur de liquidation de leurs actifs pour se démarquer de l'industrie en devançant les indices de référence par plusieurs coudées.

La première a donné un rendement de 17,1%, soit 10 points de pourcentage de plus que l'indice. Les secondes se sont appréciées de 25,4%, soit 14,1 points de plus que l'indice. «Dans le cas de la dette immobilière, nous avons vendu les actifs étrangers comme prévu de façon ordonnée et à bon prix et conservé nos actifs de qualité au Canada», a affirmé devant la presse le président et chef de la direction, Michael Sabia.

Il s'agit surtout de dette acquise sur le marché américain, dont une bonne partie était saucissonnée dans des produits structurés complexes. «La dette mezzanine aux États-Unis, c'était un risque que nous ne comprenons pas», a-t-il rappelé. Dans une vie antérieure, la Caisse en avait acquis au beau milieu de la bulle immobilière américaine.

Environ 90% de l'actif hypothécaire de la filiale Otera porte sur des prêts canadiens.

La Caisse en a aussi profité pour vendre au prix fort quelques propriétés américaines, dont un gratte-ciel sur l'avenue des Amériques à New York qui lui a permis d'encaisser une plus-value de plus de 160 millions de dollars.

L'institution conserve cependant toujours de belles propriétés à New York, Boston et Washington. Elle est aussi présente au Brésil et en Europe.

Ses deux filiales Ivanhoe-Cambridge et SITQ ont d'ailleurs réalisé des rendements de 22% et de 13%, à la faveur d'une reprise du marché des actifs de première qualité, et d'une forte appréciation de leur valeur de liquidation (mark to market). Elles entendent renforcer leur présence dans les marchés où elles sont dominantes, tant au Canada qu'à l'étranger.

La Caisse jouit d'un avantage comparatif, estime M. Sabia. «Je suis très à l'aise avec cette stratégie qui s'appuie sur nos compétences opérationnelles.»

La Caisse est parvenue à ces résultats en diminuant le recours à l'effet de levier. Sur un actif immobilier global de quelque 31 milliards, 15 sont financés par financement, soit 3,5 milliards de moins qu'en 2009.

L'effet de levier reste présent dans le portefeuille toxique de billets à terme adossés à des actifs qui avaient été achetés par endettement. En dépit d'une amélioration de 509 millions de leur valeur qui apporte une contribution de rendement de 0,37% , ils montrent encore une moins-value de 2,6 milliards par rapport aux emprunts contractés pour les acheter.

Contexte favorable dans les infrastructures

Dans les infrastructures, où sont investis 4,3 milliards, la Caisse a profité d'un contexte bien plus favorable qu'en 2009.

Ainsi, sa participation dans British Airport Authority s'est appréciée, assure-t-on, mais elle ne chiffre pas l'amélioration. BAA est parvenue à augmenter ses revenus de 5%, malgré une baisse de la clientèle. BAA a aussi pu refinancer 2 milliards de livres sterling à un taux plus avantageux.

La Caisse a aussi profité de ses investissements dans la société Embridge, qui exploite des pipelines, et de sa participation accrue dans Gaz Métropolitain.

Grâce au redressement des marchés, elle a aussi tiré un rendement de 26,7% de son portefeuille de placements privés. Ces participations représentent désormais un actif de 17,5 milliards.

Il est très difficile de comparer cette performance à celle de l'industrie, car la Caisse a changé d'indice de référence, à partir du 1er juillet. Le nouvel indice, mis au point par la firme State Street, refléterait mieux le décalage de trois à six mois entre les fluctuations des valeurs boursières et les réévaluations des sociétés à capital fermé.

La Caisse attribue cette performance à l'amélioration de la performance opérationnelle, à la réduction de la dette et à la hausse des profits des entreprises dans lesquelles elle est investie.

Mentionnons enfin que la valeur de l'actif sous gestion de la Caisse est de 199,9 milliards, alors que l'avoir net des déposants s'élève à 155,4 milliards.

Il s'agit d'un écart assez faible. En 2007, pour obtenir un avoir net de 155,35 milliards (le plus élevé à ce jour), il avait fallu faire grimper l'actif sous gestion à 227,15 milliards.