Le président de la FTQ-Construction, Yves Mercure, a annoncé aujourd'hui son départ immédiat de l'organisation syndicale. Il devait quitter son poste à la fin de son mandat en novembre prochain, mais s'est ravisé durant la période des fêtes.

Yves Mercure avait déjà annoncé qu'il ne solliciterait pas un nouveau mandat comme président de la FTQ-Construction. «Pendant la période des fêtes, je me suis rendu compte pour ma santé et pour pouvoir me consacrer à ma famille ainsi qu'à ma fraternité comme je le désire, que je devais devancer mon départ», a-t-il dit par voie de communiqué.

À ses yeux, son départ ne doit pas être interprété comme un aveu d'impuissance ou le reflet d'une quelconque bisbille. Il souligne être fier du travail accompli et dit avoir contribué à assainir les relations au sein du syndicat.

M. Mercure continuera de siéger au comité exécutif de la FTQ-Construction et demeurera président-directeur général de la Fraternité nationale des charpentiers-menuisiers jusqu'à la fin de son mandat en septembre 2013.

Retour sur la corruption

Dans un message adressé à ses membres, Yves Mercure a profité de l'occasion pour remettre les pendules à l'heure par rapport à ses propos tenus lors d'une entrevue à Radio-Canada le 17 janvier dernier. M. Mercure avait alors insinué que le crime organisé est présent dans toutes les sphères de la société y compris dans la construction et les syndicats.

«En aucun cas, je n'ai voulu insinuer que l'ensemble de l'industrie de la construction, que ce soit les syndicats ou les entrepreneurs, est sous l'emprise du crime organisé. J'ai seulement voulu souligner ce qui me paraît une évidence : aucune organisation, qu'elle soit de l'industrie de la construction ou d'un autre secteur, n'est à l'abri de tentative d'infiltration du crime organisé», affirme aujourd'hui Yves Mercure.

La FTQ-Construction - qui représente environ 70 000 travailleurs de la construction - est sur la sellette depuis quelques années en raison de la diffusion de nombreux reportages qui ont fait état d'allégations d'irrégularités, de favoritisme et de liens entre des ex-dirigeants du syndicat et des gens soupçonnés d'être proches du crime organisé.

Avec Daphné Cameron.