Les projets d'infrastructure pleuvent sur Montréal et Laval, tandis que la Rive-Sud reste largement ignorée des gouvernements supérieurs, dénonce la mairesse de Longueuil. Avec le prolongement du métro qui point à l'horizon, Caroline St-Hilaire a appelé hier les décideurs, de Châteauguay jusqu'à Varennes, à s'unir pour réclamer davantage d'investissements.

Dans un discours devant 350 membres de la chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud, hier, la mairesse a affirmé que Québec et Ottawa n'avaient annoncé aucun investissement majeur dans la région au cours des dernières années, à l'exception de l'aménagement de la gare de Saint-Hubert.

Elle mise donc sur l'«affirmation régionale» pour convaincre les gouvernements de se soucier davantage de la Rive-Sud.

«On était tellement préoccupés à régler nos problèmes de régie interne en agglomération, en fusion et en défusion, qu'on n'est pas allés faire les batailles qu'on aurait dû faire à Québec ou même à Ottawa, a-t-elle indiqué. Il n'y a pas eu d'investissement majeur sur la Rive-Sud.»

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), l'organisme qui rassemble les dirigeants de l'ensemble des villes de la région, affirme que le prolongement du métro doit être le «chantier prioritaire», rapportait La Presse, hier. Elle a d'ailleurs adopté une résolution pour procéder à des travaux de 6,5 milliards de dollars qui nécessiteront une hausse supplémentaire de la taxe sur l'essence de 5 cents le litre.

Jouer des coudes

Caroline St-Hilaire ne s'en cache pas: elle entrevoit que les trois villes joueront des coudes pour convaincre Québec d'investir dans son projet en premier.

La CMM reste en effet muette sur le segment à entamer en priorité. Montréal souhaite que la ligne bleue soit étendue vers Anjou. Laval veut voir la ligne orange prolongée pour rejoindre la station Côte-Vertu. Et Longueuil réclame la construction de cinq nouvelles stations sur son territoire.

«Tout le monde s'entend sur le fait que c'est la prochaine grande bataille, a dit la mairesse. On ne peut pas subir des augmentations de tarifs et ne pas voir une amélioration de nos services. Notre métro date de 1960. Ça ne prend pas la tête à Papineau pour dire qu'il faut de nouvelles stations.»

Jusqu'à l'an dernier, les usagers du métro Longueuil pouvaient accéder au réseau souterrain avec un titre mensuel de la Société de transport de Montréal qui coûtait 70$. Le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, dénonçait ce tarif, puisque ses citoyens doivent payer 113$ par mois pour prendre le métro dans les trois stations de sa ville. Il a retenu les cotisations de Laval à la STM depuis 2009 en guise de protestation.

Le tarif de la CAM-Longueuil a été augmenté à 82$ cette année, ce qui n'a pas satisfait le maire Vaillancourt. En raison de l'écart qui subsiste, il retient encore 2 millions en contribution cette année.

Unis contre Laval

La mairesse St-Hilaire souhaite éviter que Laval lui «dame le pion» avec l'extension du métro, et appelle les élus de toutes les villes de la couronne sud à joindre leurs voix à la sienne. C'est d'autant plus nécessaire, dit-elle, que Longueuil planche sur plusieurs projets d'infrastructures qui devront être financés par le gouvernement dans les prochaines années.

Elle cite en exemple la construction d'une «Cité-santé» autour de l'hôpital Charles-LeMoyne, ainsi que la reconstruction des infra-structures routières autour du métro Longueuil et du pont Jacques-Cartier.